Publié le 28/04/2017 - Mercredi 26 avril, Gianni Infantino a annoncé que « l’arbitrage assisté par la vidéo » (AAV, ou VAR en anglais) serait à l’œuvre lors de la Coupe du monde 2018, soit dans à peine plus d’un an. Le président de la FIFA expédie ainsi la phase d’expérimentation prévue initialement, qui avait à peine débuté au plus haut niveau....
Il squeeze aussi le Board (l’International Football Association Board, Ifab), instance théoriquement habilitée à prononcer cette décision, alors que lui-même déclarait, début mars : « Évidemment, avant que nous puissions utiliser le VAR à la Coupe du monde, il faudra que l’Ifab donne son feu vert en mars 2018 ». Comme le signale le journaliste de l’AFP Stanislas Touchot, c’est tout un programme d’essais qui est ainsi passé par pertes et profits.
Ce passage en force ne laisse plus de doute : la phase de tests était un attrape-nigauds, l’arbitrage vidéo était d’ores et déjà adopté. Cette phase était si facultative que Gianni Infantino a pris la liberté de la supprimer, au risque d’abandonner en rase campagne tous ceux qui – généralement partisans de la vidéo – souhaitaient que des essais soient effectués afin d’évaluer la solution et de prouver son bien-fondé. C’était être doublement candide.
Ce passage en force ne laisse plus de doute : la phase de tests était un attrape-nigauds, l’arbitrage vidéo était d’ores et déjà adopté. Cette phase était si facultative que Gianni Infantino a pris la liberté de la supprimer, au risque d’abandonner en rase campagne tous ceux qui – généralement partisans de la vidéo – souhaitaient que des essais soient effectués afin d’évaluer la solution et de prouver son bien-fondé. C’était être doublement candide.
NI TESTS, NI DÉBAT
D’abord, la majorité des effets négatifs de l’AAV sont prévisibles, seule leur ampleur étant à mesurer : dommages sur la si précieuse continuité du jeu, difficulté à définir des modalités d’application satisfaisantes et à ne pas étendre le périmètre d’intervention, polémiques aggravées sur les actions indécidables (voir ci-dessous). Ou encore anesthésie de l’émotion du but, comme le récent France-Espagne l’a démontré – c’était annoncé, encore fallait-il le ressentir. Mais le discours en faveur de la vidéo ayant tendu à nier, ignorer ou minimiser ces conséquences, il faut attendre une mise en œuvre improvisée pour les découvrir.
Aussi, un examen un tant soit peu méthodique de ces différents aspects aurait dû conduire, a minima, à une certaine circonspection et à une grande vigilance. Même sans considérer d’emblée que les risques et les impacts potentiels étaient suffisamment patents [1] pour accorder la priorité à d’autres voies d’amélioration de l’arbitrage, au moins les tests devaient-ils être menés avec rigueur, minutie et esprit critique. Las, au refus de réfléchir préalablement à la solution a succédé le refus de l’évaluer sérieusement. C’est le dernier coup sur un clou qu’aux Cahiers du football, nous avons souvent enfoncé : il n’y a jamais eu de réel débat sur l’arbitrage vidéo.
« Nous n’avons que des retours très positifs », a tranché Gianni Infantino. C’est faux [2], mais cela dit à la fois l’unanimisme qui entoure la question et la motivation démagogique du patron de la FIFA....
Lire la suite de l'article sur