mercredi, octobre 11, 2017

JUSTICE - DISTRICT DE L'ARIÈGE : Des peines de prison de 2 à 8 mois requis contre les agresseurs de l'arbitre-assistant...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , ,


Publié le 11/10/2017 - La violence n’a rien à faire sur un terrain de football. Encore moins lorsque plusieurs individus visiblement irrités par le scénario de la rencontre s’en prennent violemment à un arbitre de touche. Cela peut entraîner des poursuites dépassant le simple cadre sportif. L’affaire jugée ce mardi par le tribunal de Foix en est la preuve.


Les faits remontent au 27 septembre 2015, lors d’un match de la coupe du Midi opposant le FC Pays D’olmes (FCPO) à l’Entente Spam. Malgré une belle remontée du score, les locaux du FCPO s’inclinent 4 buts à 3 et sont éliminés.

Vexés par la réaction de l’arbitre de touche, qui au coup de sifflet final ne cache, a priori, pas sa joie de voir son équipe s’imposer, sept joueurs adverses et l’entraîneur de l’équipe le passent à tabac dans les couloirs du vestiaire. L’assistant du patron du jeu, originaire de Lavelanet termine sa soirée au centre hospitalier, pris en charge par les sapeurs-pompiers du pays d’Olmes.

« Il déclare s’être fait copieusement insulter, avant de recevoir plusieurs coups entraînant une incapacité de travail d’un jour. Il présente des écchymoses sur le visage et le reste du corps », précise Hervé Barrié, le président du tribunal.

L’entraîneur serait le plus virulent des agresseurs


Sur les 8 prévenus, seuls deux se sont présentés à la barre pour s’expliquer.

« Nous étions dans les vestiaires lorsque l’altercation a eu lieu.Nous n’avons rien vu. À la ligue, personne n’a confirmé notre présence sur les lieux », confient les deux trentenaires, qui selon eux, ne pratiquent le football « que par plaisir, et non pour le résultat ».

Après deux ans d’enquête et de nombreux témoignages récoltés par la justice, Karline Bouisset, le procureur de la République de Foix, regrette qu’aucun des individus, reconnus pour chacun par au moins deux témoins, assume ses actes. « Tout le monde se renvoie la balle. Ce qui est plus regrettable, c’est que le manager de l’équipe, normalement plus mature que les autres soit désigné comme le plus virulent des agresseurs », analyse le procureur. Karline Bouisset requiert des peines d’emprisonnement avec sursis de 2 à 4 mois pour les joueurs, assorties d’une interdiction de pratiquer l’activité sociale qui a entraîné les faits pendant 1 an. Pour l'entraîneur 8 mois d’emprisonnement avec sursis assortis de 1 500 € d’amende et une interdiction de pratiquer le football pendant 1 an.

Quant à la partie civile, représentée par Maitre Hervé Morel, avocat du district de l’Ariège, elle demande à chacun des prévenus de verser 1€ symbolique, assorti d’une sanction pécuniaire collective de 1 200 €.

Le jugement sera rendu le 19 décembre prochain.

Source : LA DÉPÊCHE