dimanche, juillet 26, 2020

FIFA - LIBAN : Doumouh AL BAKKAR écrit l'histoire avec son sifflet....

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , , ,


Publié le 26/07/2020 - Alors que le football féminin ne cesse de gagner en popularité dans le monde arabe, de plus en plus de femmes se consacrent à l’arbitrage. L’une d’entre elles, Doumouh Al Bakkar, est allée plus loin. Après être devenue l’une des meilleures arbitres du football féminin au Liban, elle est entrée dans l’histoire en officiant lors de plusieurs rencontres masculines.




La Libanaise a d'abord été joueuse, puis entraîneur, avant qu'elle ne participe à un séminaire destiné aux "arbitres de demain" en 2014 : un tournant dans sa vie. "Pour moi, c’était un nouveau défi dans le monde du football", explique-t-elle au micro de FIFA.com. "Je voulais acquérir de nouvelles compétences. À l’époque, j’aimais bien l’idée de diriger le jeu, de veiller à ce qu’il se déroule de façon fluide et de poursuivre mon développement dans le monde du football".



La suite n'a été que réussite. Elle a ainsi arbitré à plusieurs reprises les finales de la Coupe du Liban féminine et du championnat féminin. Elle a également officié lors des qualifications pour les Championnats Féminins U-16 et U-19 de l’AFC, et des qualifications pour le Tournoi Olympique de Football féminin. Sans compter plusieurs compétitions féminines en Asie de l’Ouest, et plusieurs rencontres au Bahreïn, aux Émirats Arabes Unis, au Liban et en Jordanie.

Elle a vu son travail récompensé en 2016, lorsqu’elle a reçu le badge FIFA d’arbitre internationale, devenant ainsi l’une des meilleures spécialistes féminines du continent asiatique. Dans la foulée, elle a arbitré plusieurs matches amicaux masculins, ainsi que quelques rencontres de deuxième division. "Les matches féminins sont différents en termes de niveau, d’expérience des et de tactique", juge-t-elle. "À la base, le foot était un sport d’hommes. De ce fait, ils ont beaucoup plus d’expérience et disputent beaucoup plus de matches, ce qui n’est pas sans conséquence sur le niveau, les performances et le style de jeu."

Un exemple à suivre

"Du coup, c’est plus exigeant sur le plan physique, il faut adapter ses déplacements sur le terrain et adopter un style d’arbitrage différent. Je ne dirais pas que les matches masculins sont plus difficiles à arbitrer, car ils sont même plus faciles à diriger en termes de lecture du jeu, mais ils nécessitent une gestion ferme et une forte personnalité", ajoute-t-elle.

Doumouh est convaincue que sa réussite dans l’arbitrage va servir de motivation à d’autres jeunes filles. "Je suis là pour toutes les filles qui aiment le football et veulent se mettre à l’arbitrage. Je n’hésite jamais à proposer mon aide, et à partager mes connaissances et mon expérience avec celles que je rencontre, afin de les encourager à suivre la même voie", explique-t-elle.


De nouveaux buts

Son aventure a pris une dimension internationale avec sa participation à l’Universiade d’été 2017 à Chinese Taipei. Elle y a arbitré plusieurs matches du tournoi de football féminin, parmi lesquels le quart de finale entre le Canada et le Brésil, avant d’être retenue dans l’équipe arbitrale de la finale entre le Brésil et le Japon. "La finale Brésil-Japon est le match le plus mémorable de ma carrière", assure-t-elle. "C’était la première fois que j’arbitrais en dehors du Liban. Il y avait beaucoup de fans et le style de jeu était très différent. Je me souviens encore de ce que j’ai ressenti ce jour-là, c’était extraordinaire", se remémore-t-elle. "J’ai travaillé dur pour être sélectionnée pour la finale et j’ai atteint mon objectif. J’ai appris que la persévérance paye et j’ai développé une passion encore plus profonde pour le football."

Doumouh Al Bakkar aspire désormais à se faire un nom au niveau international. Elle espère qu’un jour, une femme libanaise sera amenée à officier à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA. Ce qui arrivera naturellement, selon elle. "Nous voulons représenter le Liban à la Coupe du Monde et j’espère avoir la possibilité de le faire. Mais si ce n’est pas moi, je suis sûre qu’une autre arbitre féminine participera à la phase finale car nous apprenons et nous progressons. Un jour, l’opportunité se présentera", conclut-elle.

Source : FIFA