Redonner vie à une compétition agonisante, connue sous le nom de « Coupe de l’Unité » pour la rebaptiser « Coupe de la Fédération » était un défi pour la Fédération Comorienne de Football. En termes d’organisation, même si l’arbitrage a relativement frissonné, la fédération et la ligue de Moili, appuyées par d’autres personnes morales et physiques, méritent une adulation.
Au départ hésitant, cette institution de l’île de Djumbe Fatima a fini par s’engager à tenir à domicile la 2e édition de la compétition. « Je pense que nos organisateurs s’étaient montrés à la hauteur de l’événement. Je remercie tous les collaborateurs », se réjouit Nusfane Bacar, patron de la ligue régionale. Monsieur le Président, l’homme a besoin de se frotter avec la réalité pour étoffer sa personnalité, cerner la limite de ses efforts et peaufiner ses convictions. Préparez-vous pour la 5e édition, car 2017, c’est presque demain. « Ndrongo kabla = le plus tôt est le mieux » soutiennent les Moroniens.
Pour les équipes et le public, le fair-play l’a emporté sur une soif incontrôlée de conquête. Les trois sélections ont compris qu’en sport, on ne joue pas contre l’adversaire mais avec lui et qu’il n’y a pas de combat, ou s’il y en a un, c’est uniquement celui que l’on doit mener contre soi-même. Le cas de Saïd Anfani, le Mohélien buteur de Ngazidja est illustratif. Même si le goût de l’effort et l’envie de se mettre en valeur sont présents, l’objectif de la compétition, c’est de permettre aux sportifs de chaque ligue de se divertir ensemble, d’une île à l’autre.
Arbitrage impartial, mais !
Interrogés séparément, les entraineurs respectifs ont avancé le même prétexte. « Sans entrainement à cause du ramadan, on s’est lancé dans l’aventure », regrettent-ils. Avec toutes nos excuses, ce sont des arguments d’un autre âge, loin de tenir débout. Vous vous êtes plutôt lancé dans des actions suicidaires. Pour les clairvoyants, l’aventure est une évasion préparée, faisant appel à l’initiative et à la volonté, et dont les risques ont été évalués. L’honneur ne se bluffe pas.
Le cas des arbitres et les désignations de complaisance restent inimaginables. L’arbitrage comorien fait peur. Il doit constituer un sérieux motif de vif débat national. Aucun arbitre n’a fait l’objet d’un critique pour partialité. Non ! Le problème réside ailleurs : pression, confusion et décision fantaisiste, etc. Soyons attentifs au championnat retour. Battons le fer pendant qu’il est chaud.