Alors que le district des Hautes-Pyrénées recrute, nous avons voulu faire le point sur ce métier qui fait polémique chaque saison à tous les niveaux.
Éric Lambert, arbitre en excellence, a répondu à nos questions en dévoilant son point de vue aiguisé.
La saison a débuté, le district cherche encore des arbitres
Il faut savoir qu'il y a trois degrés en district. Et nous ne sommes que dix à pouvoir arbitrer des matchs d'excellence.
Comment interprétez-vous cette pénurie ?
Je pense que les aspirants et surtout quelques titulaires sont de plus en plus refroidis par certains comportements lors des rencontres.
Expliquez-vous
On nous manque souvent de respect. Tout d'abord les spectateurs, mais c'est plus préoccupant lorsqu'il s'agit des joueurs, des entraîneurs ou encore des dirigeants. On nous prend pour des truffes !
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| Éric Lambert (au centre) et le corps arbitral ont besoin de respect et du soutien de tous./Photos T. M. |
Les mentalités ont-elles changé ?
C'est une certitude. Les terrains de foot sont les reflets de l'évolution de la société. à savoir de moins en moins de respect et de plus en plus de violence. Qu'elle soit physique ou verbale. J'ai renfilé les crampons il y a déjà cinq ans et chaque été je me demande si je vais faire ma rentrée. Heureusement, la passion pour ce sport l'emporte sur tout le reste.
Le niveau, en baisse ces dernières années, a-t-il une influence quelconque ?
Bien évidemment. Ma carrière de joueur est loin derrière moi, mais je me souviens qu'à tous les niveaux, les jeunes s'époumonaient à chaque entraînement. Aujourd'hui, il y a beaucoup de suffisance. Le championnat district regorge de bons joueurs ; le hic, c'est que la condition physique ne suit pas. Vous avez pu le constater, les secondes périodes sont catastrophiques. Le manque de condition amène de la frustration, lorsqu'un geste est manqué, les fautes se multiplient. Alors, forcément le ton monte.
Que faut-il changer ?
Je ne sais pas, le district assure un travail remarquable dans l'encadrement et le suivi. Je crois plutôt que les bons arbitres sont écœurés. Ce n'est pas une condition sine qua non mais souvent un bon arbitre est un ancien bon joueur de foot. Il y a beaucoup de désespoir chez eux. Je pense qu'il faut surtout redorer la passion. Tous les acteurs doivent y mettre du leur.
Source : LA DÉPÊCHE
