Publié le 15/08/2017 - Il se dit que les élus et membres du Safe, le syndicat des arbitres, n’ont pas hésité une seconde pour répondre à l’invitation des joueurs actifs – ou jeunes retraités – du Comité directeur de l’UNFP, décidés, non pas à croiser le fer, mais à engager un dialogue franc et constructif avec les arbitres… Se parler pour mieux se comprendre, se comprendre pour mieux travailler – et aussi vivre – ensemble, travailler ensemble en parfaite harmonie pour l’intérêt du jeu, du spectacle, pour porter ensemble les valeurs du football…
Il ne s’agissait donc pas – comment cela aurait-il pu être possible, d’ailleurs ? -, d’un règlement de compte, chacun jetant au visage de l’autre les exemples ici d’erreurs grossières, ou prétendues comme telles, là de dérapages verbaux sur le terrain, de commentaires enflammés d’après- match.
« Il est bien évidemment plus facile, confiait Richard Jezierski, vice-président de l’UNFP, qui a organisé cette rencontre, puis a joué, avec Fabien Safanjon, vice-président lui-aussi, le rôle de modérateur, de se parler dans un tel cadre que sur le terrain, à chaud, voire quelques minutes après le match avec tout ce que cela peut souvent porter de frustrations, d’incompréhensions et de pressions, qui viennent parfois aussi de l’extérieur.
La volonté des membres du Comité directeur de l’UNFP – et nous avons retrouvé la même chez les arbitres, je crois pouvoir le dire -, c’était d’ouvrir le dialogue lors d’une réunion, moins institutionnelle que celles qui peuvent être organisées par ailleurs – et que personne n’a d’ailleurs remises en cause car elles ont une autre utilité !-, basée sur l’échange et le partage.
« Il n’était pas question que chacun reste dans son coin, prêt à tirer la couverture à lui. Il s’agissait, du moins c’est ce que les joueurs et les arbitres ont convenu dès le départ, d’avancer ensemble, et surtout d’aller dans la même direction pour pouvoir créer une relation durable, qui serait bénéfique à tous, mais surtout au football, à sa qualité, à son image. Et nous ne devons aussi jamais perdre à l’esprit la notion d’exemplarité, qui s’impose à nous au-delà même de l’exposition médiatique qui est la nôtre, quand il s’agit du respect de l’arbitre et des règles du jeu.»
Et Franck Signorino d’enfoncer le clou : « Nous devons renvoyer en direction des tribunes ou des médias, une meilleure image des relations que nous entretenons, sur le terrain, avec les arbitres. »
Propos confirmés par Sébastien Desiage, président du Safe : « Ce moment d’échanges et de partages a montré les possibilités réelles, nombreuses, de rapprochement entre les acteurs que sont les joueurs et les arbitres. Nous avons expliqué certaines de nos difficultés, comme l’instantanéité des décisions que nous avons à prendre, et les joueurs nous ont en retour fait partager les difficultés qu’ils sont à même de rencontrer sur le terrain… »
Il fallait, il est vrai, dépasser le côté règlementaire. Plus que la lettre (le règlement… L’arbitrage vidéo a tout de même été évoqué !), c’est l’esprit qui importait et différentes pistes ont ainsi été notamment ouvertes pour améliorer les relations entre les uns et les autres…
Revoir le protocole d’avant-match et envisager un protocole d’après-match ;
Repenser l’échange entre le capitaine et l’arbitre ;
Généralisation des enregistrements sonores des échanges entre joueurs et arbitres.
« C’est, conclut Sébastien Desiage, le début d’une aventure que l’on doit co-construire. »
Dont acte .