« En apparence, le sanctionné s’appelle Cavani. Mais en réalité, il se nomme Rainville, l’arbitre du désormais fameux Lens-PSG de la saison passée. Un petit match de suspension, inévitable au regard d’un carton rouge, et puis c’est tout. La commission de discipline de la Ligue professionnelle a été clémente envers Cavani. Pas de match contre Bordeaux et puis fini. Le minimum syndical de la punition. Rien de plus. Rien de moins. Et en sous-titre, un camouflet sans nom pour M. Rainville, et à travers lui l’école de l’arbitrage à la française.
Car M. Rainville, en dépit de son naufrage de la semaine passée, avait décidé, loin de faire amende honorable d’en rajouter envers Cavani. Il lui fallait enfoncer le parisien pour se dédouaner de ses erreurs. Son rapport était accablant, qui justifiait l’expulsion du joueur du PSG au motif qu’il aurait eu un « geste d’intimidation ». Méchant Cavani. Dangereux Cavani. Car c’est bien connu, l’attaquant du PSG, c’est Joe Barton en pire…
Cette version des faits était pour le moins étonnante, tous les documents vidéos et photos de la rencontre attestant du contraire. Certes, Cavani, déjà victime d’un carton jaune pour son geste de célébration, avait pris l’arbitre par le bras, mais quiconque est de bonne foi ne pouvait voir dans ce réflexe impulsif un « geste d’intimidation ». Tout au plus une réaction peu maitrisée, coupable de n’être que cela.
Donc, la commission de discipline a choisi de ne pas retenir cette acadabrantesque version de l’arbitre Rainville. »C’était un geste excessif, déplacé mais effectué sans agressivité et sans notion d’intimidation. Donc on s’est contenté d’un match », a justifié le président de la commission de discipline, Sébastien Deneux, précisant tout de même que ce geste «remett(ait) en cause l’autorité de l’arbitre, un principe qui doit impérativement être respecté par les joueurs ». Bref, une décision de bon sens au vu des faits.
Mais cette décision plonge M. Rainville dans l’humiliation. Et avec lui le corps arbitral français, Pascal Garibian en tête, qui au mépris des faits, mu par un corporatisme conservateur et obtus, avait cru bon de se ranger, avec armes et bagages, aux côtés du collègue à l’imagination débordante. « On ne touche pas à un arbitre », certes la règle est utile, mais entre une bousculade ou un débordement physique et le fait de prendre un instant le bras de l’intéressé, il y a une marge dans l’interprétation de la règle confrontée au fait qui est celle du bon sens.
Ce qui est terrible, avec la ligne Maginot arbitrale Rainville/Garibian, c’est qu’elle est aveugle et sourde. Elle est le révélateur d’un corps arbitral englué dans une solidarité de corps insensible à la réalité du monde, prête à appliquer la règle à la lettre, sans tenir compte de l’esprit des lois du football. Les arbitres français sont l’exact contraire des arbitres anglais, qui commettent autant d’erreurs qu’eux, mais ne paraissent jamais ni arrogants, ni fermés, ni conservateurs.
On ne veut pas ici entonner l’air du « A mort l’arbitre », mais dire simplement qu’un jeu intelligent s’arbitre intelligemment. Ni plus, ni moins. Est-ce trop demander à nos arbitres de l’élite que de prendre exemple sur leurs collègues britanniques ? De faire preuve d’un peu moins d’arrogance et d’afficher un peu plus de modestie ? On pardonne ses erreurs à l’humble, mais pas au prétentieux. A méditer. », a estimé Bruno Roger-Petit sur son blog officiel Le Figaro.
Source : parismania
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