Publié le 12/01/2015 - Notre consultant Bruno Derrien souligne que M. Fautrel avait déjà arbitré Metz-PSG, un match également marqué par une décision litigieuse. Et c'était déjà pour une main de Van der Wiel dans la surface !
"A Bastia, c’était le même arbitre qu'à Metz, en l'occurrence M. Fautrel. Il avait déjà sifflé un penalty pour une main de Van der Wiel quasiment au même endroit. Après, ça reste toujours une question d’interprétation. Est-ce intentionnel ? C’est un débat sempiternel. Lui a estimé qu’il y avait un contrôle du bras, c’est tellement subjectif… Est-ce le bras qui est allé au ballon et non l’inverse ? Quelle est la distance entre le frappeur et le défenseur ? Est-ce que la surface de jeu a été augmentée ? J’ai l’impression qu’il n’y a aucun joueur bastiais derrière.
Quant à l’intervention de Douchez à la limite de sa surface, les images ont montré que le ballon n’avait pas franchi la ligne. On a parfois le sentiment que le joueur est à l’extérieur, mais le ballon peut rester à l’intérieur. Après, le score ne souffre d’aucune contestation. Je ne suis pas sûr qu’on puisse se réfugier derrière ça pour justifier cette défaite.
C’est le délégué qui a dû faire en sorte que la banderole soit retirée des tribunes de Furiani. En novembre 2001, lors du match Sedan-Montpellier que j’arbitrais, il y avait eu ce genre de problème avec un message contre Alain Sars et Pascal Garibian. Ce dernier avait arbitré la finale de Coupe de France Nantes-Sedan en 1999, et il y avait eu un Sedan-Saint-Etienne dirigé par Sars 15 jours avant mon match. Le délégué avait fait retirer la banderole. Si l’arbitre voit, il en informe le délégué. Mais en général, celui-ci s’en rend compte car il n’a que ça à faire. Normalement, l’arbitre doit regarder le terrain en priorité… Si on voit des mouvements de foule, des incidents durant un arrêt de jeu, ça peut interpeller l’arbitre. S’il y a des projectiles lancés ou des propos racistes entendus, il en informe aussi le délégué.
Le penalty de Bauthéac est ric-rac
A Reims, le but de Devaux a été refusé pour un hors-jeu passif. La règle a été précisée en début de saison: ça concerne tout joueur qui fait un mouvement. Désormais, ça se sanctionne aussi si ça impacte le jeu de l’adversaire. En l’occurrence, c’était le champ de vision de Ruffier… Après, ça reste là encore de l’interprétation. Dans d’autres cas, on considère qu’une deuxième action a été enclenchée. Si le ballon tape le poteau ou la barre et revient dans les pieds d’un joueur hors-jeu qui marque, le but est refusé. Mais s’il n’y a pas de poteau ou de barre, on considère que c’est une deuxième action. C’est très compliqué à comprendre.
Dans ce match, il y a aussi eu l’expulsion d’Antoine Conte qui a voulu récupérer le ballon après la réduction de l’écart dans le temps additionnel. Lorsqu’un but est marqué, le ballon appartient à la défense. S’il y a une échauffourée, l’attaquant doit être averti. Ça a été le cas, et c’était son deuxième carton jaune… Même chose s’il a d’abord récupéré le ballon et qu’un défenseur veut s’en saisir. Et s’il y a échange de coups, c’est carton rouge. Si ça ne provoque pas d’échauffourée, il ne sera pas averti. Si les joueurs prennent du temps pour engager, l’arbitre décomptera... C’est pour ça qu’il faut toujours être très vigilant lorsque l’écart est réduit en fin de match. Il ne faut pas remonter au rond central, il faut toujours avoir l’œil sur le but.
Le penalty de Bauthéac pour Nice est ric-rac. Il y a quelques années, la course et la frappe devaient être limpides. Désormais, on peut faire une feinte dans sa course d’élan, s’arrêter. Mais pas au moment de tirer, pas juste avant. Et là, il feinte juste avant ! Si on prend cinq ou six mètres d’élan, on peut s’arrêter au bout de deux mètres et repartir. Mais là, le gardien est parti. C’est très tendancieux, très limite. D’autres auraient pu avoir une lecture différente."
Source : SPORT.fr