Début dans l'arbitrage en 1993, Bénédicte Guffroy est Secrétaire à mi-temps à la JA ARMENTIERES |
Femme arbitre, le titre reste rare dans un milieu qui reste très masculin. Mais Bénédicte Guffroy, avec tact et rigueur, a su se faire un nom. Elle est aussi secrétaire à mi-temps à la JAA d’Armentières, qui compte 500 licenciés (sans compter l’école de foot et le baby club). Elle fait partie du comité directeur du district Flandre et elle préside la commission de féminisation.
– Comment êtes-vous devenue arbitre de foot ?
Mon père arbitrait à Seclin où il suivait l’équipe première. On était trois filles et trois garçons. Aucun de mes frères n’a eu cette passion. Moi, après voir eu mon BTS, en 1992, j’en ai eu envie. Pourtant, gamine, le foot, ça ne me faisait pas vraiment rêver. Oui, j’accompagnais mon père, mais avec ma sœur, on restait dans la voiture, à faire nos devoirs pendant les matchs…
– Comment s’est passée la formation ?
C’était en 1992. Je suis allée suivre les cours à Croix. J’étais la seule fille. J’ai passé les écrits et quand j’ai appelé pour savoir si j’étais reçue, franchement je me disais si je l’ai c’est bien, sinon, ce n’est pas grave. Mais je l’ai eu et j’ai passé l’examen pratique. Mon père était fier.
– Comment s’organise-t-on quand on est une jeune femme, pour arbitrer le samedi et le dimanche ?
– Comment êtes-vous devenue arbitre de foot ?
Mon père arbitrait à Seclin où il suivait l’équipe première. On était trois filles et trois garçons. Aucun de mes frères n’a eu cette passion. Moi, après voir eu mon BTS, en 1992, j’en ai eu envie. Pourtant, gamine, le foot, ça ne me faisait pas vraiment rêver. Oui, j’accompagnais mon père, mais avec ma sœur, on restait dans la voiture, à faire nos devoirs pendant les matchs…
– Comment s’est passée la formation ?
C’était en 1992. Je suis allée suivre les cours à Croix. J’étais la seule fille. J’ai passé les écrits et quand j’ai appelé pour savoir si j’étais reçue, franchement je me disais si je l’ai c’est bien, sinon, ce n’est pas grave. Mais je l’ai eu et j’ai passé l’examen pratique. Mon père était fier.
– Comment s’organise-t-on quand on est une jeune femme, pour arbitrer le samedi et le dimanche ?
J’ai deux fils de 7 et 15 ans. Quand ils étaient petits, on se relayait pour les garder. Mon mari est aussi dans le milieu du football. On s’arrangeait car il arbitrait aussi. Il a arrêté il y a un an et demi car il s’est blessé. Depuis 1993, presque tous les week-ends de la saison, j’arbitre, mais maintenant un peu moins : un ou deux matchs, au lieu de trois. Et parfois, je préviens, bien à l’avance, que je ne peux pas.
– Qu’est-ce que qui vous plaît dans cette fonction ?
Disons que la passion est là, mais qu’elle diminue parfois quand même. Les mentalités ont changé. On me dit parfois que je suis trop gentille, que je ne mets pas assez de cartons. Moi, je préfère expliquer. Le pire, c’est tout ce qu’on entend, « retourne dans ta cuisine » ou d’autres choses pire encore… En fait, à la fin d’un match, tout le monde, les joueurs, le public, les dirigeants, est d’accord, c’est la faute de l’arbitre. Or, oui, on peut faire des erreurs, mais les joueurs aussi, et ils ne se font pas systématiquement insulter.
Un jour, un joueur a montré ses fesses au public, je lui ai mis un carton rouge. Un autre joueur a pris sa défense : « Le public n’arrête pas de le critiquer ! » J’ai répondu que moi, même quand on me critiquait, je ne faisais pas ça.
J’arbitre en promotion district (comme arbitre central), et en promotion de ligue et PHR (à la touche). En même temps, le haut niveau ne montre pas toujours le bon exemple dans le football. Il est devenu de bon ton de critiquer, de contester, les gamins apprennent ça très vite. C’est important que les parents le voient, qu’ils assistent aux matchs, qu’ils voient leurs enfants évoluer. Trop souvent, un club, c’est perçu comme une garderie.
– Le football se féminise. Est-ce plus facile d’arbitrer des filles ?
Pas vraiment, elles se crêpent beaucoup le chignon ! À la JAA heureusement, Sabine Pynson fait du bon travail pour avoir une ambiance agréable parmi les joueuses, mais ce n’est pas le cas dans tous les clubs.
– Quel est votre meilleur et votre pire souvenir ?
J’ai déjà envoyé un mail à deux présidents de clubs et aux dirigeants pour les féliciter pour leur fair-play. L’an dernier, j’ai arbitré un match de DH féminine puis de D2 féminine toujours, ce n’est pas toutes les semaines. Mais j’ai aussi dû arrêter un match après l’envahissement du terrain, à Ronchin. Le pire reste l’agression dont mon mari a été victime comme arbitre. J’étais à la maternité, mon fils avait deux jours. Mon mari a été frappé. Il a perdu connaissance. Dans ces cas-là, oui, on est découragé. Heureusement qu’on a le soutien à la fois de nos collègues arbitres et des instances. J’avais dit qu’à 45 ans, j’arrêterai, mais bon, je continue. Il y a aussi de bons moments et des clubs sympas.
– Qu’est-ce que qui vous plaît dans cette fonction ?
Disons que la passion est là, mais qu’elle diminue parfois quand même. Les mentalités ont changé. On me dit parfois que je suis trop gentille, que je ne mets pas assez de cartons. Moi, je préfère expliquer. Le pire, c’est tout ce qu’on entend, « retourne dans ta cuisine » ou d’autres choses pire encore… En fait, à la fin d’un match, tout le monde, les joueurs, le public, les dirigeants, est d’accord, c’est la faute de l’arbitre. Or, oui, on peut faire des erreurs, mais les joueurs aussi, et ils ne se font pas systématiquement insulter.
Un jour, un joueur a montré ses fesses au public, je lui ai mis un carton rouge. Un autre joueur a pris sa défense : « Le public n’arrête pas de le critiquer ! » J’ai répondu que moi, même quand on me critiquait, je ne faisais pas ça.
J’arbitre en promotion district (comme arbitre central), et en promotion de ligue et PHR (à la touche). En même temps, le haut niveau ne montre pas toujours le bon exemple dans le football. Il est devenu de bon ton de critiquer, de contester, les gamins apprennent ça très vite. C’est important que les parents le voient, qu’ils assistent aux matchs, qu’ils voient leurs enfants évoluer. Trop souvent, un club, c’est perçu comme une garderie.
– Le football se féminise. Est-ce plus facile d’arbitrer des filles ?
Pas vraiment, elles se crêpent beaucoup le chignon ! À la JAA heureusement, Sabine Pynson fait du bon travail pour avoir une ambiance agréable parmi les joueuses, mais ce n’est pas le cas dans tous les clubs.
– Quel est votre meilleur et votre pire souvenir ?
J’ai déjà envoyé un mail à deux présidents de clubs et aux dirigeants pour les féliciter pour leur fair-play. L’an dernier, j’ai arbitré un match de DH féminine puis de D2 féminine toujours, ce n’est pas toutes les semaines. Mais j’ai aussi dû arrêter un match après l’envahissement du terrain, à Ronchin. Le pire reste l’agression dont mon mari a été victime comme arbitre. J’étais à la maternité, mon fils avait deux jours. Mon mari a été frappé. Il a perdu connaissance. Dans ces cas-là, oui, on est découragé. Heureusement qu’on a le soutien à la fois de nos collègues arbitres et des instances. J’avais dit qu’à 45 ans, j’arrêterai, mais bon, je continue. Il y a aussi de bons moments et des clubs sympas.
Source : LA VOIX DU NORD