Publié le 03/12/2014 - Clément Turpin, passeur de rêves…
"Celui qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience." Cette pensée de René Char semble couler dans les veines de Clément Turpin.
Arbitre international depuis 2009, alors qu’il foule les plus prestigieuses pelouses d’Europe, il n’oublie pas son rôle de conseiller technique régional des arbitres au sein de la Ligue de Bourgogne et prend très à cœur de distiller la psychologie de l'homme en noir jusque dans les plus petits clubs de campagne, notamment ceux du District du Pays Minier où il a pris sa première licence de footballeur.
Sa dernière conférence avait un goût un peu particulier car elle s’est faite chez lui, à Montceau les Mines à l’Embarcadère, le 29 octobre dernier, dans une salle d’ordinaire réservée aux concerts et au théâtre et où étaient conviés tous les amoureux du football, licenciés ou non.
Un quart d’heure avant de monter sur scène, Clément Turpin se tient debout dans la salle et la regarde se remplir comme pour désamorcer le début d’un malentendu.
L’engouement médiatique qui s’est emparé des radios, journaux et télévisions, depuis l’annonce de sa conférence spectacle « M’sieur l’arbitre » lui inspire quelques craintes comme voir une phrase sortie de son contexte et mise en exergue.
Car « M’sieur l’arbitre » est bien une conférence et non un one-man show. Quand on connait le monde du silence dans lequel évolue les arbitres, il sait bien que son entreprise est osée et qu’il brise là certaines chaînes.
Mais les doutes se dissipent face à la légitimité de son audace. Arbitre depuis 16 ans, il a la conviction que partager sa vision de l’arbitrage n’est pas vain et que petit à petit, il parviendra à réduire le fossé qu’il demeure encore entre joueurs, supporters et arbitres.
Mais au-delà des parallèles entre ces différents mondes qui se rejoignent défiant les lois mathématiques, dans l’amour du football, Clément Turpin entraine le spectateur dans un conte philosophique, se rapprochant de la théorie d’Antonio Damasio qui dans « l’erreur de Descartes », traite du rôle de l’émotion et du sentiment dans la prise de décision.
Car s’il applique les règles du mieux qu’il peut avec comme dans la vie, les conséquences qu’entrainent les choix, l’arbitre doit être aussi un comédien. Il doit laisser passer des émotions, ne pas être impassible et linéaire. « Montrer qu’on est bien content d’être là et qu’on est là avec notre caractère, les joueurs doivent sentir ça » confie Clément Turpin qui espère, sans vraiment oser l’avouer, qu’un jour les supporters se déplaceront pour le voir arbitrer, comme certains le faisaient pour Pierluigi Collina ou Robert Wurtz.
Ceux qui ont vu sa prestation lors du derby ASSE/OL, sentent bien que ce moment-là est tout proche.
Mais le plus touchant dans la conférence, est lorsque l’arbitre laisse se fendre l’armure et jette un regard émerveillé sur son parcours, sur ce jeune garçon qu’il était et qui aurait pu avoir une vie toute tracée s’il n’avait pas croisé sur sa route sa passion pour l’arbitrage.
L’entendre la voix brisée par l’émotion et un zeste d’incrédulité dans le regard raconter comment il s’est retrouvé un après-midi d’août à s’entraîner seul avec son équipe arbitrale dans le stade San Siro à Milan, la veille d’arbitrer un match européen, est une leçon pour tous les résignés.
Car Clément Turpin se fait passeur de rêve en ouvrant le champ des possibles « je n’ai pas le droit de vous dire que c’est impossible, je l’ai fait. » En faisant vaciller bien des certitudes, en mettant un carton rouge à la fatalité, il rend à chacun les clés de son destin.
Sa dernière conférence avait un goût un peu particulier car elle s’est faite chez lui, à Montceau les Mines à l’Embarcadère, le 29 octobre dernier, dans une salle d’ordinaire réservée aux concerts et au théâtre et où étaient conviés tous les amoureux du football, licenciés ou non.
Un quart d’heure avant de monter sur scène, Clément Turpin se tient debout dans la salle et la regarde se remplir comme pour désamorcer le début d’un malentendu.
L’engouement médiatique qui s’est emparé des radios, journaux et télévisions, depuis l’annonce de sa conférence spectacle « M’sieur l’arbitre » lui inspire quelques craintes comme voir une phrase sortie de son contexte et mise en exergue.
Car « M’sieur l’arbitre » est bien une conférence et non un one-man show. Quand on connait le monde du silence dans lequel évolue les arbitres, il sait bien que son entreprise est osée et qu’il brise là certaines chaînes.
Mais les doutes se dissipent face à la légitimité de son audace. Arbitre depuis 16 ans, il a la conviction que partager sa vision de l’arbitrage n’est pas vain et que petit à petit, il parviendra à réduire le fossé qu’il demeure encore entre joueurs, supporters et arbitres.
Mais au-delà des parallèles entre ces différents mondes qui se rejoignent défiant les lois mathématiques, dans l’amour du football, Clément Turpin entraine le spectateur dans un conte philosophique, se rapprochant de la théorie d’Antonio Damasio qui dans « l’erreur de Descartes », traite du rôle de l’émotion et du sentiment dans la prise de décision.
Car s’il applique les règles du mieux qu’il peut avec comme dans la vie, les conséquences qu’entrainent les choix, l’arbitre doit être aussi un comédien. Il doit laisser passer des émotions, ne pas être impassible et linéaire. « Montrer qu’on est bien content d’être là et qu’on est là avec notre caractère, les joueurs doivent sentir ça » confie Clément Turpin qui espère, sans vraiment oser l’avouer, qu’un jour les supporters se déplaceront pour le voir arbitrer, comme certains le faisaient pour Pierluigi Collina ou Robert Wurtz.
Ceux qui ont vu sa prestation lors du derby ASSE/OL, sentent bien que ce moment-là est tout proche.
Mais le plus touchant dans la conférence, est lorsque l’arbitre laisse se fendre l’armure et jette un regard émerveillé sur son parcours, sur ce jeune garçon qu’il était et qui aurait pu avoir une vie toute tracée s’il n’avait pas croisé sur sa route sa passion pour l’arbitrage.
L’entendre la voix brisée par l’émotion et un zeste d’incrédulité dans le regard raconter comment il s’est retrouvé un après-midi d’août à s’entraîner seul avec son équipe arbitrale dans le stade San Siro à Milan, la veille d’arbitrer un match européen, est une leçon pour tous les résignés.
Car Clément Turpin se fait passeur de rêve en ouvrant le champ des possibles « je n’ai pas le droit de vous dire que c’est impossible, je l’ai fait. » En faisant vaciller bien des certitudes, en mettant un carton rouge à la fatalité, il rend à chacun les clés de son destin.
Source : Valérie ALAMO pour "BEINSPORTS - Your Zone"