Publié le 21/01/2015 - Le deuxième volet des « Régalades du Piccolo » 2014-2015 (elles en comportent six, donc encore quatre à se mettre sous la dent), va permettre à l’humour de reprendre hardiment du poil de la bête, grâce à « Carton rouge », qui dévoilera sa palette de postures hautes en couleur le vendredi 30 janvier à 20h au Théâtre Piccolo de Chalon-sur-Saône.
Jacques Chambon en est le procréateur
Qui dit carton rouge fait se reporter invariablement à la sanction suprême infligée lors d’un match de foot à l’occasion d’un écart de conduite inacceptable. En la circonstance c’est une parodie de ces « jeux du cirque » qui gangrènent régulièrement les stades avec tout ce que ça charrie de peu glorieux. Si le rire n’y a pas forcément droit de cité, et pour cause, ici les inclinations vaudevillesques prennent sous l’angle de la légèreté l’exact contre-pied des rudoiements de toutes sortes. Et le décalage est tellement prononcé qu’il n’y a pas d’autre solution que de succomber à l’ambiance bon enfant entraînant tout un chacun, sportif ou non-sportif, vers un espace dédié au débridement des zygomatiques. Acteur, auteur, metteur en scène de théâtre, parolier, Jacques Chambon, popularisé pour avoir incarné l’enchanteur Merlin dans la série télévisée Kaamelott de 2004 à 2009, a engendré « Carton rouge ». Entretien sans fard.
Comment la pièce vit-elle sa vie ?
« Elle a été créée au mois d’octobre dernier au Karavan Théâtre de Chassieu, dans le Rhône, où je suis en résidence pendant trois ans. C’est ma première création là-bas. Elle a été ensuite reprise par le Café-Théâtre Le Complexe du Rire de Lyon, et après Chalon-sur-Saône le vendredi 30 janvier, ce sera au tour de la Salle Rameau, encore à Lyon, de s’en emparer. Quelques dates se profilent, mais il n’y a rien de très arrêté pour l’instant. »
Si les footeux y trouveront certainement leur compte, comment faire venir les spectateurs potentiels, et même retenir l’attention des réfractaires du ballon rond pendant une heure trente ?
« Ca s’adresse vraiment à tout le monde. Le foot est un prétexte qui sert à la comédie. On peut venir en n’y connaissant rien, ou en détestant. Ce n’est pas du tout un plaidoyer pour ou contre. Mais c’est le foot, avec ses pressions, ses enjeux, ses problématiques. Il y a en particulier une explication du hors-jeu qui vaut son pesant de cacahuètes ! »
Il y a quatre comédiens sur scène. Quelle est leur fonction ?
« On a affaire à, un arbitre, Jean-Claude Ladoix, qui a décidé de raccrocher les crampons, on ne sait pas bien pourquoi. Au début il veut stopper sa carrière, et prend la décision que son dernier match sera un match référence. Il s’agit d’une rencontre de Coupe de France entre un gros club de Ligue 1 et le petit poucet. Ses assesseurs se foutent en l’air dans un accident de voiture, et la fédération lui envoie pour les remplacer deux arbitres : l’un est débutant, et l’autre a été radié pour faute grave, car il ne supportait pas la comédie des joueurs sur le terrain, au point d’en agresser un avec un poteau de corner ! On le réhabilite juste pour ce match. Le règlement stipule qu’il faut un quatrième arbitre. Eh bien Ladoix va se rabattre sur un agent d’entretien…Il y a des paris bizarres, et d’autres choses pas très académiques… »
L’arbitre est le personnage central de la comédie. Est-ce, directement, ou indirectement, la restauration de l’honorabilité du corps arbitral ?
« Oui, les pauvres arbitres en prennent tellement plein la gueule tous les dimanches, surtout quand je pense aux arbitres locaux…C’est montrer des types dans des situations conflictuelles. Dans le cas présent ce ne sont pas tous des lumières, mais en revanche ils sont sympas. »
Pourriez-vous vous mettre dans la peau d’un véritable arbitre, et réagir instantanément en votre âme et conscience sur les terrains de France et de Navarre ?
« J’ai joué au volley, et ça m’est arrivé d’arbitrer des matches. Les soucis ne sont pas identiques pour plein de raisons. C’est une question d’autorité. J’admire beaucoup les arbitres de foot anglais, ils sont super fermes et très détachés, beaucoup moins adjudants-chefs que leurs homologues français. Ils connaissent le règlement sur le bout des doigts. Le feeling est important. En France ils manquent singulièrement de communication interpersonnelle. »
Le foot serait-il une religion pour les supporteurs les plus passionnés ?
« Ce n’est pas une religion, c’est une distraction au sens où les Latins l’entendaient pour calmer les foules, c’est un exutoire. Comme dit Ladoix : « Ils nous traient d’enculés le week-end, et le reste de la semaine ils sont civilisés ! » Le football est pourtant un très beau sport, et il existe un sentiment d’appartenance religieux au sens littéral du terme. Je suis en train de lire un livre excellent de David Peace –« Rouge ou mort »- sur l’ex-entraîneur de Liverpool Bill Shankly de 1959 à 1974. Je me régale. »
Source : INFO-CHALONS
Renseignements
Le tarif normal est de 22,00 euros. Contacts auprès de l’organisateur, « A Chalon Spectacles » : 03.85.46.65.89 (
spectacles@achalon.com), lequel est associé pour la circonstance avec le Complexe du Rire lyonnais, ou des points de vente habituels comme l’Office de tourisme du Grand Chalon, 4, place du Port Villiers (03.85.48.37.97).