Publié le 09/02/2015 - Agressé sur un terrain à l’automne, Hervé Geay n’a pas renoncé à l’arbitrage. Mieux, samedi après-midi, il accompagnait un collègue débutant
Temps frisquet et spectateurs épars au stade Paul-Piat de Saint-Angeau. Samedi après-midi, l'Entente locale avec Mansle y recevait la JS Basseau, catégorie moins de 15 ans. L'homme en noir, Benjamin Maubrun, dirige là son premier match et il n'est pas tout à fait seul : l'arbitre Hervé Geay, huit ans d'expérience, le suit comme une ombre sur le terrain.
Ou la déclinaison d'une formule de parrainage inédite en Charente. Confronté à une crise des vocations, le District de football de la Charente s'est attelé à remettre à plat l'encadrement des jeunes arbitres : ceux-ci arbitrent notamment leurs trois premiers matchs flanqués d'un « parrain ». Objectif : gagner en confiance tout en s'épargnant, dans la mesure du possible, les invectives venues des tribunes ou du bord de touche, principales sources de désaffection du métier.
Temps frisquet et spectateurs épars au stade Paul-Piat de Saint-Angeau. Samedi après-midi, l'Entente locale avec Mansle y recevait la JS Basseau, catégorie moins de 15 ans. L'homme en noir, Benjamin Maubrun, dirige là son premier match et il n'est pas tout à fait seul : l'arbitre Hervé Geay, huit ans d'expérience, le suit comme une ombre sur le terrain.
Ou la déclinaison d'une formule de parrainage inédite en Charente. Confronté à une crise des vocations, le District de football de la Charente s'est attelé à remettre à plat l'encadrement des jeunes arbitres : ceux-ci arbitrent notamment leurs trois premiers matchs flanqués d'un « parrain ». Objectif : gagner en confiance tout en s'épargnant, dans la mesure du possible, les invectives venues des tribunes ou du bord de touche, principales sources de désaffection du métier.
« Petit moment de doute »
Hervé Geay, 36 ans, en sait quelque chose. Pas plus tard que mardi dernier, il chauffait le banc des parties civiles au tribunal correctionnel d'Angoulême. À la barre, les deux joueurs de l'équipe des Franco-Turcs d'Angoulême qui l'avaient agressé sur le terrain de Chazelles, en octobre dernier. Trois coups de poing au visage, un coup de pied : les intéressés en sont quittes pour trois et quatre mois de prison avec sursis, peine à laquelle s'ajoutent 100 heures de travaux d'intérêt général chacun.
La tentation de tout plaquer n'a fait qu'effleurer Hervé Geay : « J'ai eu un petit moment de doute… Et puis j'ai décidé de reprendre très rapidement, un mois après. » Si l'appréhension demeure, « comme quelqu'un qui a un accident de voiture », ce régleur-fraiseur dans une entreprise de travaux publics contribue volontiers au nouveau dispositif d'encadrement des jeunes arbitres.
Hervé Geay, 36 ans, en sait quelque chose. Pas plus tard que mardi dernier, il chauffait le banc des parties civiles au tribunal correctionnel d'Angoulême. À la barre, les deux joueurs de l'équipe des Franco-Turcs d'Angoulême qui l'avaient agressé sur le terrain de Chazelles, en octobre dernier. Trois coups de poing au visage, un coup de pied : les intéressés en sont quittes pour trois et quatre mois de prison avec sursis, peine à laquelle s'ajoutent 100 heures de travaux d'intérêt général chacun.
La tentation de tout plaquer n'a fait qu'effleurer Hervé Geay : « J'ai eu un petit moment de doute… Et puis j'ai décidé de reprendre très rapidement, un mois après. » Si l'appréhension demeure, « comme quelqu'un qui a un accident de voiture », ce régleur-fraiseur dans une entreprise de travaux publics contribue volontiers au nouveau dispositif d'encadrement des jeunes arbitres.
La poussette
Le voilà dans les pas de Benjamin Maubrun. Aussi stressé soit-il, le jeune homme de 20 ans, défenseur de l'AS Écuras, ne se débrouille pas si mal. « Coup de sifflet franc, net, de beaux gestes », apprécie Michel Piat, président de l'Entente Mansle-Saint-Angeau. Au bout de vingt minutes, Hervé Geay s'éclipse discrètement en bord de touche.
Il reviendra sur le terrain pour siffler une poussette furtive qui a échappé à Benjamin Maubrun, non sans provoquer un soupir attendu du joueur fautif : « Y'a combien d'arbitres ? » La mi-temps approche, le plus jeune des deux jette un coup d'œil légèrement inquiet à Hervé Geay. Et pour cause, il a oublié de lancer le chronomètre au coup d'envoi ! Rompu en la matière, Hervé Geay a actionné le sien.
De retour dans le vestiaire, gros débriefing, en présence de Jean-Marie Sardain, préposé à la formation des arbitres au District et volontiers bienveillant : « Bois un petit coup, assieds-toi. » Benjamin Maubrun souffle enfin : « Faut avoir l'œil partout, sur le moindre détail. La poussette, je l'avais pas vue… »
De retour dans le vestiaire, gros débriefing, en présence de Jean-Marie Sardain, préposé à la formation des arbitres au District et volontiers bienveillant : « Bois un petit coup, assieds-toi. » Benjamin Maubrun souffle enfin : « Faut avoir l'œil partout, sur le moindre détail. La poussette, je l'avais pas vue… »
Source : SUD OUEST