Publié le 10/02/2015 - Le débat sur l’arbitrage est tellement brûlant qu'on en vient même à critiquer l’arbitre quand il fait simplement respecter les règles. Oui, le penalty de Zlatan Ibrahimovic était techniquement «à retirer», mais oui aussi, aucun arbitre ne siffle jamais sur ce genre de situations (sauf lui, dans la video en dessous).
Bref, voici un medley de ces règles qui existent dans le foot mais qui ne sont pour autant jamais - ou presque - sifflées. Parce que dans la vie comme dans l'arbitrage, tout est une question d’interprétation.
Le gardien a six secondes pour dégager
On pourrait l’appeler la règle Dino Zoff, ce légendaire gardien italien réputé pour garder un temps fou le ballon entre ses mains. Ce n’est plus possible aujourd’hui. «Règlementairement» parlant, un portier possède six secondes pour dégager son équipe (en tout cas pour lâcher la balle) une fois qu’il a capté le ballon. Une règle jamais respectée, ni par les gardiens - qui mettent parfois près de vingt secondes juste pour se relever d’une parade terriblement fatigante, surtout quand ils mènent au score - ni par les arbitres.
Un joueur qui réclame un carton jaune doit recevoir un carton jaune
C’était une des nouvelles règles de la Direction technique de l’arbitrage en 2010, désirant mettre fin aux protestations interminables des joueurs. A chaque fois qu’un joueur applaudit ironiquement un arbitre: carton rouge. A chaque fois qu’un joueur réclame qu’un adversaire prenne un jaune (vous savez, quand il brandit virtuellement un carton avec son poing): c’est lui qui doit être averti. Le problème, c’est que cette règle n’a été respectée qu’une fois, en 2010, lors d’un derby entre Lens et Lille. Le pauvre lensois Jemaa, victime d’une sale faute, demande un jaune pour son bourreau. Tony Chapron applique les consignes et colle à Jemaa la «biscotte». Sa deuxième, le joueur est expulsé. Depuis, on ne l’a plus jamais revue (la règle, hein)
30 secondes d’arrêts de jeu supplémentaires par changement
La loi 7 des règles est claire, chaque mi-temps doit être prolongée pour récupérer le temps perdu occasionné par les blessures, les gains de temps, les interruptions anormales de match et… les remplacements. Avec, au minimum, une addition au temps additionnel de 30 secondes à chaque fois qu’un joueur entre à la place d’un autre, voir plus si le sortant traine la patte. Techniquement, dans un match à six changements, il devrait donc y avoir un minimum syndical de trois minutes au-delà de la 90e. Mais le calcul du quatrième arbitre, responsable du temps additionnel, ressemble plus souvent à un «grosso modo» qu’à un décompte précis. Particulièrement quand le changement a lieu pendant les arrêts de jeu: il est très rare de voir l’arbitre rajouter 30 secondes supplémentaires aux deux, trois ou quatre minutes déjà indiquées.
La règle de l’avantage en cas d’occasion de but
«L’arbitre doit laisser le jeu se poursuivre quand l’équipe contre laquelle une faute a été commise peut en tirer un avantage, et sanctionner la faute commise initialement si l’avantage escompté ne se produit pas.» Cette loi 5 de l’avantage est très facile à arbitrer au milieu de terrain, quand il n’y a aucun danger de but. Mais elle pose question quand, malgré la faute commise, une équipe se crée malgré tout une occasion de but. La règle voudrait que si l’action ne donne rien, on revienne à la faute, dans une limite de temps raisonnable – on est pas au rugby non plus. Mais presque à chaque fois, les arbitres estiment que l’attaque a eu sa chance et qu’une seconde serait trop pénalisante pour la défense. Avez-vous déjà vu un arbitre laisser une action se dérouler pour finalement revenir sur un penalty, par exemple? C’est pourtant ce que la règle demande. Mais par volonté de faire vivre le jeu – et d’être sûr de ne pas se tromper sur le penalty? – les arbitres ne reviennent pas en arrière et oublient la faute. Pourtant, quand on y pense, plutôt qu’une action de jeu parfois difficile à conclure, combien d’équipes préféreraient avoir le penalty?
Source : 20 minutes