lundi, août 17, 2015

LIGUE 1 - MONACO / LILLE : La méthode MILLOT, la méthode qu'il vous faut...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , ,

Publié le 17/08/2015 - Mounir Obbadi a bien cru que sa première titularisation avec le LOSC, vendredi à Monaco, allait finir dans une grimace.

À un quart d’heure de la fin, le milieu de terrain a vu Benoît Millot lui brandir le carton rouge au visage après un contact avec Fabinho, resté au sol. Selon l’arbitre, la faute méritait un avertissement, synonyme d’exclusion pour le Franco-marocain déjà sanctionné d’un carton jaune à la 60e minute.

Problème : si Obbadi avait effectivement eu le malheur de se trouver sur le chemin de la victime en fin d’action, il n’était en aucun cas responsable de la faute. Celle-ci (un croc-en-jambe) avait été commise, de manière assez grossière d’ailleurs, par Sofiane Boufal, qui avait un compte à régler avec le défenseur brésilien de l’ASM depuis quelques minutes.

L’arbitre fait machine arrière


Cette méprise souleva la stupeur et l’incompréhension dans le camp lillois, qui pouvait dans l’affaire être réduit à dix avant le money time. Bras levés au ciel, Obbadi, Mavuba et leurs équipiers vinrent ainsi plaider leur cause auprès de l’arbitre, dans un attroupement spontané dont le foot a le secret, avec quelques Monégasques pour faire l’appoint et ajouter à l’embrouille.

Benoît Millot eut alors la sagesse de prendre du recul, d’analyser la situation, de remettre en cause sa décision et au final de faire machine arrière, avec le renfort de deux témoins. Il y eut d’abord l’aveu de Boufal, qui alla à sa rencontre se dénoncer comme étant l’auteur de la faute. Puis c’est surtout le complément d’information apporté par l’un des deux arbitres assistants, proche de l’action et assez sûr de lui pour prendre ses responsabilités, qui lui indiqua la marche à suivre.

L’erreur révélée, Benoît Millot alla d’abord le signifier à Mounir Obbadi, en annulant sa décision (le carton rouge) d’un geste clair pour le grand public. Puis il sortit de nouveau le carton, jaune cette fois, à l’encontre de Sofiane Boufal, qui l’accepta sans broncher. Et pour cause, Lille venait de passer par une belle porte.

Le courage de l’arbitre, sa méthode et ses explications furent en tout cas validés par tous, car Monaco, qui se serait bien vu finir en supériorité numérique, n’y trouva rien à redire. Lille y puisa de son côté un signe du destin et un second souffle pour s’accrocher encore un peu plus fort au résultat.

Pour la petite histoire, trois minutes plus tard, Hervé Renard prit la précaution de sortir Mounir Obbadi, moins lucide avec la fatigue. Et puis, au foot comme ailleurs, on sait qu’un chat échaudé craint affreusement l’eau froide…

Source : LA VOIX DU NORD