mardi, février 16, 2016

FOOTBALL & ARBITRAGE VIDÉO : La fin des arbitres... Le début du foot transhumain ....

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , , ,


Publié le 16/02/2016 - Arbitrage vidéo : fin des arbitres, début du foot transhumain....

L’arbitrage vidéo dans le football semble de plus en plus inéluctable. Une part croissante des acteurs du monde du ballon rond le réclame chaque semaine. En janvier dernier, l’International Football Association Board – l’instance ayant le pouvoir de faire évoluer les règles du jeu – recommandait fortement l’usage de la vidéo dans l’arbitrage. Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel, y allait de son couplet : « Enfin du concret ! C’est la fin de l’archaïsme. […] C’est le début d’une révolution ! » Face au chantage au Progrès, certaines voix s’élèvent et militent pour conserver un football humain. En effet, l’introduction de la technologie dans le football est une étape supplémentaire vers la robotisation du sport le plus populaire du monde. Accepter la vidéo, c’est ouvrir la boîte de Pandore et contribuer à soumettre l’homme à la machine.

Le sociologue Norbert Elias affirmait que le football est un « fait social total ». C’est-à-dire qu’il dépasse le cadre du sport pour devenir un miroir de la société. Ainsi, en moins d’un demi-siècle, le monde du ballon rond a suivi les évolutions de nos sociétés contemporaines. En effet, comme pour tous les pans de notre société, l’économie a progressivement envahi le monde du football pour devenir l’élément déterminant de toute décision sportive et transformer l’un des sports les plus populaires en simple marché à exploiter. L’apparition de la publicité sur les maillots dans les années 1960 ; l’explosion des droits de retransmission des matches autour des années 1990 ; l’arrêt Bosman en 1995 qui entraîna la multiplication des transferts et des commissions d’agents ; et, récemment, le développement des paris, ont fait du football l’un des marchés les plus dérégulés avec, aujourd’hui, un montant annuel généré de 400 milliards à l’échelle mondiale.

Les erreurs d’arbitrage : un enjeu économique


Ainsi, chaque match de football professionnel représente un enjeu économique de taille pouvant changer le destin d’une équipe. Si on y ajoute l’évolution même du football, dont le jeu est plus rapide qu’il y a cinquante ans, on comprend que l’arbitre soit devenu un acteur très surveillé, sur les épaules duquel repose énormément de pression et qui peut, parfois, être sujet à corruption. Une prétendue “erreur” de sa part peut potentiellement entraîner une perte de plusieurs millions d’euros pour un club : depuis les fautes oubliées dans la surface de réparation jusqu’aux hors-jeux sifflés à tort ou non. Pour empêcher toute injustice, les acteurs du monde du foot réclament corps et âme l’arbitrage vidéo. Cette technologie viendrait aider les arbitres à prendre les bonnes décisions. De l’acteur du milieu du football au simple amateur, une majorité valide cette idée comme une nécessité évidente. Pourtant, quelques voix se font entendre et nagent, tant bien que mal, à contre-courant.

« Le football doit rester humain, joué par des joueurs et arbitré par des hommes et non par des caméras de télévision. » Michel Platini

Le plus ardent opposant à la vidéo dans le football est Michel Platini......

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