dimanche, juillet 10, 2016

FINALE EURO 1988 - URSS / PAYS-BAS : La belle histoire de Michel VAUTROT...

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , , , ,


Publié le 10/07/2016 - Seul Français à avoir dirigé une finale d'Euro, Pays-Bas - URSS (2-0) en 1988, l'arbitre franc-comtois était déjà rentré chez lui quand on l'a désigné pour le match de Munich. Le sommet parfaitement maîtrisé de sa carrière.


«Comment avez-vous appris que vous arbitreriez la finale ?
Chez moi, par un coup de fil du secrétariat de l'UEFA. Je venais juste de rentrer en France après avoir arbitré le match de poules RFA-Espagne (2-0, le 17 juin). J'ai d'abord cru à un canular car l'annonce venait tôt dans le tournoi, avant même les demi-finales. Dans une finale, le meilleur moment pour un arbitre, c'est le jour de sa désignation. Tu es sur un petit nuage, tu penses à tes proches, tu refais un peu le film de ta vie d'arbitre, mais il faut avoir la force de ne pas se disperser. J'avais été très sollicité par les médias, d'autant que l'équipe de France n'était pas qualifiée. Dans ces cas-là, les journalistes se raccrochent au bleu-blanc-rouge. J'étais presque devenu plus important que le président de la République.



Quelle est la première image qui vous revient de cette finale du 25 juin 1988 ?
C'est forcément cette reprise de volée de Marco Van Basten dans un angle impossible. C'est aussi le stade Olympique de Munich aux trois quarts orange qui se lève soudain comme un ressort. De cette finale, tout le monde n'a retenu que ce but de Van Basten. C'est bien mieux que si on parlait de moi. Ça signifie que ça ne s'est pas joué sur une erreur d'arbitrage...

Avez-vous le souvenir d'un match facile à arbitrer ?
Comme il y a eu 2-0, on me dit aujourd'hui que j'ai eu un match facile. Mais il ne faut pas oublier qu'en seconde période les Soviétiques ont tapé sur le poteau et ont raté un penalty (les deux fois par Igor Belanov) ; ça aurait pu finir à 2-2.

La pression était-elle différente par rapport à vos cinq finales de Coupe de France ou à celle de la Coupe des clubs champions européens 1986 (voir par ailleurs) ?

Pas vraiment. La finale, c'est "le" match, tu sais que tu es regardé par des millions de personnes. À l'Euro, c'est forcément décuplé (le match était diffusé en direct dans 108 pays). Quel que soit le niveau, c'est pareil. Ce n'est pas la force technique ou athlétique qui compte. Là, tu tombes dans le mental à plein. Sur une finale, tu joues ta carrière à pile ou face. Si ça se passe bien, tu continues. Si ça se passe mal, tu le traînes comme un boulet.



Source : Journal l'ÉQUIPE du 9 juillet 2016

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