Publié le 24/08/2016 - On doute de ses vertus, trop discrètes. Pourtant, l'arbitre "de surface" permet souvent, dans une zone cruciale, de prendre la bonne décision. Mais mal défendue, cette solution risque d'être délaissée au profit de l'arbitrage vidéo.
L’Euro en France s’est passé sans graves incidents d’arbitrage. Nous avons échappé, cette fois, aux sinistres attaques et lynchages médiatiques des arbitres qui ont caractérisé bien des grandes compétitions internationales précédentes. À quoi attribuer cette relative pacification?
L’Euro en France s’est passé sans graves incidents d’arbitrage. Nous avons échappé, cette fois, aux sinistres attaques et lynchages médiatiques des arbitres qui ont caractérisé bien des grandes compétitions internationales précédentes. À quoi attribuer cette relative pacification?
D’une part à l’avancée (ce qui ne veut pas dire "progrès") de l’application des technologies dans le foot : l’adoption de la Goal Line Technology (GLT), présente sur cet Euro, et l’assistance vidéo en vue pour le Mondial 2018. Gianni Infantino, sitôt en poste à la présidence de la FIFA, s’est empressé, sur ces dossiers, de liquider l’héritage de Michel Platini qui s’est longtemps battu, avec raison, pour résister à l’appel irraisonné à la techno dans le foot. Le public s’en est sans doute trouvé – à tort – "rassuré", et la pression sur les arbitres a un peu baissé : le foot avance, donc vive la modernité ! Dans ce contexte ultra pro-techno, l’arbitrage à cinq a pour l’instant survécu. Ouf.
En effet, et d’autre part, c’est bien l’arbitrage à cinq qui contribue fortement à ces matches sans (trop d’) incidents. Ici il faut parler de Nicola Rizzoli, l’arbitre italien numéro un mondial l’an dernier, qui dirigea la demi-finale France-Allemagne de cet Euro. Il s’est trouvé au cœur d’un moment capital de ce match, le penalty pour la France à la toute dernière minute de la première mi-temps. Action confuse, peu de visibilité dans la surface de réparation allemande. Personne – apparemment – n’a vu quoi que ce soit, mais le jeu est arrêté. Nicola Rizzoli réagit. Son arbitre de surface l’a appelé (par radio, rappelons-le): il y a main de Schweinsteiger! Penalty. Le cinquième arbitre a donc joué ici un rôle crucial [1]. La compétition a peut-être bien basculé à ce moment-là.
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