Publié le 08/10/2016 - Hier encore, Michel Vautrot était le meilleur arbitre de l'histoire du football français. Puis, il a progressivement été mis sur la touche après avoir dénoncé un scandale au cœur de l'arbitrage national au début des années 2000 et a décidé de prendre son ancien métier de l'autre face : par l'enseignement social, à travers le monde, et plus particulièrement en Jordanie où le Français s'est rendu il y a quelques mois dans des camps de réfugiés avec l'UEFA.
Michel Vautrot : " On était dans une pièce de théâtre avec des comédiens "
Sous les lustres du Palais, ils ne sont plus là. L'homme est seul. Seul avec un œil humide et sur un tapis rouge qu'il ne pensait jamais voir. Face à lui, cela aurait du être Jacques Chirac mais, pour des questions protocolaires, la cérémonie a été décalée. Le secrétaire d'État Alain Joyandet, dont la carrière dans le foot a été avortée par les études, a alors insisté pour remettre le dossier au premier plan, sur le bureau de Nicolas Sarkozy. En cette soirée de novembre 2009, l'instant est intimiste mais les mots alternent entre dimension politique et volonté de réhabilitation d'un monument du football français qu'on a déboulonné six ans plus tôt....
Alors, celui qui est à l'époque Président choisit son camp : "Je me souviens très bien de vous, vous aviez un style incomparable à la course... Votre carrière est un exploit, vous êtes un personnage populaire. (...) Au moment où il y a tellement de discussions sur le football et l'arbitrage, vous symbolisez la rigueur, la loi, la règle, l'esprit sportif. Vous avez combattu les dérives et la corruption." Lors de la cérémonie, l'envie de "redonner [son] honneur à un homme au nom de la France" a clairement été affichée. Michel Vautrot ne cherchait rien. Il n'a même rien demandé. Mais, ce jour-là, celui qui reste encore aujourd'hui le meilleur arbitre français de l'histoire est lavé dans son honneur. "J'avais l'impression d'avoir été dégradé." Le voilà décoré de la Légion d'honneur. Sans aucun membre de la FFF, ni de la LFP.
La FFF, des portables et Escalettes
Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment le seul arbitre français qui a arbitré une finale de championnat d'Europe, en 1988, une finale de C1 en 1986 (ce qu'ont aussi fait Robert Héliès, Michel Kitabdjian, Robert Wurtz ou encore Georges Konrath, ndlr), une finale de coupe de l'UEFA, une autre intercontinentale à Tokyo et cinq finales de Coupe de France a-t-il pu tomber dans l'oubli ? Il faut remonter les archives, les dossiers et faire sauter les scellés pour comprendre. Au début des années 2000, Michel…
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