Publié le 18/09/2017 - Le 10 septembre dernier, le monde du foot a vécu un moment historique : en tenant le sifflet du match de Bundesliga entre le Hertha Berlin et le Werder Brême, Bibiana Steinhaus est devenue la première femme à diriger un match dans un grand championnat européen. Ça valait bien un entretien avec une autre grande dame de l'arbitrage : la légendaire Nelly Viennot.
Bibiana Steinhaus vient d'officier en tant qu'arbitre central dans un match de Bundesliga. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Je trouve que c'est très bien. En plus, en Allemagne, c'est peut-être encore plus compliqué qu'en France au niveau des mentalités. L'Allemagne et l'Italie sont pour moi des championnats encore plus difficiles à arbitrer qu'en France. J'admire ce qu'elle a fait. Elle a démontré une grand force de caractère et beaucoup de volonté dans ses performances. Je trouve que c'est une super évolution. Il faut que ça reste un exemple pour les autres pays.
Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA, évoque « un message fort pour le reste du monde » . Vous êtes d'accord ?
Tout à fait. En Suisse, Nicole Petignat avait été la première femme à faire un match au centre en Coupe d'Europe. En France, on a la chance d'avoir Stéphanie Frappart qui est en Ligue 2 et que j'aimerais voir gravir le dernier échelon. Mais c'est vrai que c'est très compliqué, car en plus des prestations sur le terrain, il y a aussi les tests physiques, les tests vidéo...
Ces tests sont-ils un frein à l'émergence de l'arbitrage féminin ?
Oui, lorsqu'on est compétitrice dans un niveau, on passe les tests du niveau auquel on appartient, homme ou femme. Quand j'ai débuté en France, on ne passait que des tests féminins, mais petit à petit on essayait de se rapprocher des tests des hommes. À l'étranger en revanche, je passais déjà les mêmes tests que les hommes, donc ce n'est pas nouveau. Et puis les choses ont rapidement évolué en France. Mais de nous-mêmes, déjà, on essayait de se mettre au niveau des hommes pour leur montrer que nous aussi, nous pouvions y arriver.
Vous mesurez 1,52m. Bibiana mesure 1,81m et elle est fonctionnaire de police. Sans vouloir tomber dans le cliché, ça doit aider, non ?
Sincèrement, même si j'étais petite, je n'ai jamais eu de souci avec les joueurs. Ils m'ont toujours respectée. Alors, c'est vrai que je n'étais qu'à la touche, mais on a aussi un rôle important à jouer. Ceci dit, la carrure et les qualités athlétiques de Bibiania sont certainement de sérieux atouts pour elle.
Auriez-vous pu être arbitre au centre ?
J'ai arbitré jusqu'au plus haut niveau de Ligue (en DH) et ensuite j'ai eu l'opportunité de me retrouver à la touche lorsque la FIFA a créé un corps d'arbitre féminin et que la Fédération m'a proposé d'être assistante. À l'époque, Corinne Lagrange, Florence Guyot et moi formions le trio d'arbitres féminin au niveau national, et on nous a demandé si on souhaitait faire de la touche au plus haut niveau. Mais c'est difficile de dire si j'aurais pu être arbitre central en D1, puisque l'opportunité ne s'est pas présentée.
Tout à fait. En Suisse, Nicole Petignat avait été la première femme à faire un match au centre en Coupe d'Europe. En France, on a la chance d'avoir Stéphanie Frappart qui est en Ligue 2 et que j'aimerais voir gravir le dernier échelon. Mais c'est vrai que c'est très compliqué, car en plus des prestations sur le terrain, il y a aussi les tests physiques, les tests vidéo...
Ces tests sont-ils un frein à l'émergence de l'arbitrage féminin ?
Oui, lorsqu'on est compétitrice dans un niveau, on passe les tests du niveau auquel on appartient, homme ou femme. Quand j'ai débuté en France, on ne passait que des tests féminins, mais petit à petit on essayait de se rapprocher des tests des hommes. À l'étranger en revanche, je passais déjà les mêmes tests que les hommes, donc ce n'est pas nouveau. Et puis les choses ont rapidement évolué en France. Mais de nous-mêmes, déjà, on essayait de se mettre au niveau des hommes pour leur montrer que nous aussi, nous pouvions y arriver.
Vous mesurez 1,52m. Bibiana mesure 1,81m et elle est fonctionnaire de police. Sans vouloir tomber dans le cliché, ça doit aider, non ?
Sincèrement, même si j'étais petite, je n'ai jamais eu de souci avec les joueurs. Ils m'ont toujours respectée. Alors, c'est vrai que je n'étais qu'à la touche, mais on a aussi un rôle important à jouer. Ceci dit, la carrure et les qualités athlétiques de Bibiania sont certainement de sérieux atouts pour elle.
Auriez-vous pu être arbitre au centre ?
J'ai arbitré jusqu'au plus haut niveau de Ligue (en DH) et ensuite j'ai eu l'opportunité de me retrouver à la touche lorsque la FIFA a créé un corps d'arbitre féminin et que la Fédération m'a proposé d'être assistante. À l'époque, Corinne Lagrange, Florence Guyot et moi formions le trio d'arbitres féminin au niveau national, et on nous a demandé si on souhaitait faire de la touche au plus haut niveau. Mais c'est difficile de dire si j'aurais pu être arbitre central en D1, puisque l'opportunité ne s'est pas présentée.
Le football féminin est en pleine expansion, mais concernant l'arbitrage, en revanche, les choses semblent tout de même aller assez lentement. Pourquoi ?
Déjà, il y a moins d'effectif. Il y a beaucoup moins de femmes que d'hommes qui se présentent aux examens. Pour la théorie, il n'y aucun souci, les filles sont au niveau, mais on rencontre un peu plus de difficulté au niveau physique. Le gros point noir, en France, ce sont vraiment les tests physiques. Depuis l'an dernier sur la ligue Grand Est, nous avons créé un pôle féminin, et cette année, nous allons commencer à leur faire prendre conscience de l'importance des tests physiques si elles veulent aller plus loin. Il y a encore trop d'échecs chez les féminines.
Y a-t-il des filles qui ont le potentiel pour arriver prochainement sur les terrains de Ligue 1 ?
Pour l'instant en Lorraine, les filles sont encore trop jeunes, mais on va travailler avec elles pour les emmener au plus haut niveau chez les filles ou, si elles ont le potentiel, chez les garçons.....
Déjà, il y a moins d'effectif. Il y a beaucoup moins de femmes que d'hommes qui se présentent aux examens. Pour la théorie, il n'y aucun souci, les filles sont au niveau, mais on rencontre un peu plus de difficulté au niveau physique. Le gros point noir, en France, ce sont vraiment les tests physiques. Depuis l'an dernier sur la ligue Grand Est, nous avons créé un pôle féminin, et cette année, nous allons commencer à leur faire prendre conscience de l'importance des tests physiques si elles veulent aller plus loin. Il y a encore trop d'échecs chez les féminines.
Y a-t-il des filles qui ont le potentiel pour arriver prochainement sur les terrains de Ligue 1 ?
Pour l'instant en Lorraine, les filles sont encore trop jeunes, mais on va travailler avec elles pour les emmener au plus haut niveau chez les filles ou, si elles ont le potentiel, chez les garçons.....
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