jeudi, mai 30, 2019
mardi, septembre 19, 2017
FFF - Nelly VIENNOT : « Bibiana Steinhaus, un exemple pour les autres pays »...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ARBITRAGE, ARBITRE, Bibiana STEINHAUS, FÉMININES, FFF, FOOTBALL, Nelly VIENNOT, Stéphanie FRAPPART
vendredi, février 10, 2017
FFF - Nelly VIENNOT : L'arbitre international qui venait de l'Est...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ARBITRAGE, ARBITRE, ARBITRE-ASSISTANT, CFA, DTA, FFF, FOOTBALL, FORMATION, Nelly VIENNOT, OBSERVATEUR, REPORTAGE
lundi, juin 20, 2016
FFF - Nelly VIENNOT : Maintenant c'est elle qui pose les réserves ... !!
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ARBITRE, ARBITRE-ASSISTANT, ÉDUCATION NATIONALE, FIFA, INTERNATIONAL, JOURNAL, Nelly VIENNOT, RÉSERVE CITOYENNE, TF1
samedi, juin 13, 2015
LIGUE 1 - 23 avril 1996 : Le jour où le Parc des Princes a tremblé...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ARBITRAGE, ARBITRE, ARBITRES-ASSISTANTS, FOOTBALL, JUGE DE TOUCHE, Nelly VIENNOT, PARIS SG, SOUVENIR
Nelly Viennot, 54 ans, de Laneuveville-devant-Nancy est la première femme à avoir arbitré un match de foot de Ligue 1. C’était au parc des Princes. Retour sur un match historique.
A 7h30 le 23 avril 1996, le téléphone résonne au domicile de Nelly Viennot. Elle décroche. Son correspondant est un journaliste d’Europe 1 qui lui demande si elle a passé une bonne nuit. « J’ai trouvé la question surprenante, incongrue et à vrai dire même un peu stupide », se souvient-elle. Depuis plus d’un mois, la jeune mère de famille, épouse d’un cadre d’EDF, est au cœur d’un tourbillon médiatique. Les télés, les radios, les journaux s’enthousiasment pour la première femme désignée pour arbitrer un match de football de D1 (aujourd’hui Ligue 1). Nelly, 10 ans de carrière de footballeuse derrière elle, et déjà 15 ans d’arbitrage, sera juge de touche au parc des Princes le 23 avril 1996 à 20h pour le match opposant le PSG qui joue le titre et Martigues qui se bat pour le maintien. En juillet de la même année, elle doit s’envoler pour les Jeux Olympiques d’Atlanta et arbitrer le football féminin dans un pays où il est professionnel et attire les foules.
Menace de boycott
Nelly manque d’expérience dans les grands stades, d’où cette proposition inespérée d’accéder à la division 1 masculine. Les semaines qui précèdent, elle enchaîne les plateaux télé et les interviews. Le téléphone sonne sans discontinuer au point que sa fille « épuisée éclate en sanglots ». Trois jours avant le jour J, elle apprend que « certains » présidents de club s’opposent à sa présence. Une menace de boycott est brandie. « Pas question que l’on cède », lui glisse Michel Vautrot, directeur technique national de l’arbitrage français. Le mouvement est étouffé dans l’œuf.
Tenue trop grande
Le 23 avril, le trio d’arbitres, dont Nelly, arrive au parc des Princes un peu moins de deux heures avant le coup d’envoi. Exceptionnellement, l’échauffement se fera à l’intérieur afin d’extraire la jeune femme d’une pression sans précédent. Dans l’intimité de son vestiaire, elle passe la tenue d’arbitre bien trop grande pour elle. Ce sera le cas pour les 180 matchs qui vont suivre en dépit des efforts de sa mère pour ajuster les tenues. L’heure est venue d’entrer sur le terrain. Quand le rideau se lève, trois rangées de photographes l’attendent. Nelly Viennot fait l’événement. Passée la surprise, elle se réfugie dans sa bulle. « On ne doit plus faire attention à l’environnement et se concentrer sur le match », assure-t-elle. Elle oublie tout, même le vacarme des 45 000 spectateurs dans un stade survolté. Le temps file. Le stress l’envahit cinq minutes avant la fin de la rencontre. Si elle fait une erreur, l’histoire ne retiendra qu’elle. Nelly assure. Coup de sifflet final. Elle peut rentrer chez elle avec le gros bouquet de fleurs remis par Michel Denisot, président du PSG. Le mois suivant, dans l’indifférence médiatique elle assure la touche de Lyon-Cannes. Jean-Michel Aulas lui offre des chocolats, des fleurs et un vestiaire dédié.
En 2007, Nelly Viennot prend sa retraite. Ses souvenirs tiennent dans des albums photo qui remplissent une armoire basse dans le salon de sa maison à Laneuville-devant-Nancy. « De belles années », assure-t-elle. Rien ne les ternit, pas même ce pétard lancé qui explose à quelques centimètres d’elle lors du match Strasbourg-Metz à la Meinau le 21 décembre 2000. L’oreille interne vacille et Nelly s’effondre. Le match est arrêté. Devant la commission, les responsables du club strasbourgeois l’accusent injustement d’avoir surjoué le malaise. Nelly évacue la mesquinerie. Et sourit.
lundi, juin 08, 2015
LIGUE DE LORRAINE : Benoît BASTIEN et Nelly VIENNOT retournent au Lycée...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ARBITRAGE, ARBITRE, BENOIT BASTIEN, DISTRICT DES VOSGES, FOOTBALL, LIGUE DE LORRAINE, LYCÉE, LYCÉEN, Nelly VIENNOT
Parler des règles en général avec Nelly Viennot et Benoît Bastien, deux arbitres de football internationaux, les élèves de 3e pré-pro du lycée Camille-Claudel et quelques-uns de leurs aînés de seconde électroctechnique ne se sont pas fait prier. Cette leçon grandeur nature mémorable, ils la doivent à leur professeur d’arts plastiques Chloé Valentin et au proviseur-adjoint Stéphane Villemin. Pendant plus d’une heure, les questions des élèves ont fusé. Beaucoup sur le football, un peu sur les règles. Extraits.
Quel a été votre plus grand match en tant qu’arbitre ?
Benoît Bastien.- « Cela dépend de ce que l’on entend par plus grand match. En général, c’est quand il y a deux grosses équipes, bien classées ou portées médiatiquement… même si pour nous, arbitres, ce ne sont pas ceux que l’on retient comme les plus intéressants. Pour moi, par exemple, ce serait Bordeaux-Montpellier récemment : c’était l’inauguration du nouveau stade ; j’ai pu rencontrer Zidane, la personne qui m’a fait venir au foot sans le savoir… »
Nelly Viennot.- « Rien que le premier match que j’ai arbitré chez les pros. Et puis les finales de jeux Olympiques aussi, la finale de la Coupe de France, qui est mythique… Dans ces moments-là, ce n’est que du bonheur d’être arbitre. »
Pourquoi, M. Bastien, n’avez-vous pas pris de décision lors du match Marseille-Lyon ?
B.B.- « Pour qu’il y ait un but, il faut que le ballon franchisse entièrement la ligne. On n’a pas le droit d’inventer un but, il faut être sûr de soi. Or cela va tellement vite. »
Pourquoi, en France, n’y a-t-il pas la Goal Line Technology ?
B.B.- « Elle y sera la saison prochaine. C’est justement l’après-Marseille-Lyon. L’an prochain ma montre me dira s’il y a but ou pas. »
Est-ce que vous avez déjà été payé avant un match ?
B.B.- « Je n’ai même jamais été approché. Lorsque c’est le cas, on doit le signaler. »
N.V.- « J’y ai été confrontée à Chypre, lors des qualifications de groupe en Champions League. Avant le match, on nous a promenés un peu. Jusqu’à une bijouterie : on voulait nous offrir des Rollex. »
Avez-vous déjà fait stopper un match ?
N.V.- « Le 21 décembre 2000, lors d’un match Strasbourg-Metz. Un jet de pétards est tombé à 50 cm de mon oreille, j’ai perdu l’équilibre. Et quelques décibels. Le match a été arrêté, à la 68e minute. »
B.B.- « Moi non, ou plutôt si, une fois, pour des raisons météo : il faisait tellement froid que le terrain a gelé et cela devenait dangereux pour les joueurs. »
Y a-t-il des conflits sur le stade ?
B.B.- « Entre joueurs, entre un entraîneur et l’arbitre, avec un joueur qui conteste une décision. C’est intéressant car on fait de la gestion humaine. »
C’est combien le salaire d’un arbitre ?
B.B.- « Cela dépend du niveau de responsabilités et d’exigences où l’on arbitre. Au début, cela payait l’essence, cela me permettait de payer un verre à mes copains… c’était de l’ordre de 30 à 50 € par match. Aujourd’hui, pour un match de Ligue 1, c’est autour de 2 000 €, sachant que nos frais sont à notre charge, que c’est un métier où tu dois t’entraîner tous les jours, analyser les matchs des équipes. C’est un vrai investissement mental et physique. »
Y a-t-il des règles que vous n’aimez pas appliquer ?
B.B. – « Certaines me paraissent trop dures mais ce n’est pas à moi de décider de faire autrement. On nous donne un peu de flexibilité mais il y en a des incontournables. »
Morale de l’histoire : règles sur le terrain, règles dans la vie, même combat !
lundi, mai 18, 2015
FFF - On a retrouvé Madame l'Arbitre : Nelly VIENNOT...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ACTUALITÉS, ARBITRE, ARBITRES-ASSISTANTS, FÉMININES, LIGUE 1, Nelly VIENNOT, SOUVENIR
« Je n’ai jamais cherché à me faire voir, c’est arrivé comme cela », explique celle qui restera en revanche la première femme à avoir arbitré une rencontre de Première Division, l’ancêtre de la Ligue 1.....
mercredi, février 18, 2015
Nous les avons tant aimés : La RÉVOLUTION VIENNOT en marche...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans "Nous les avons tant aimés", ARBITRAGE, ARBITRE, ASSISTANT, FÉMININES, FFF, FOOTBALL, Nelly VIENNOT, SOUVENIR
Nous espérons ainsi convaincre ou du moins essayer chacun et chacune, que l'arbitrage est une véritable école de la vie, et qu'il nous procure au travers de nos diverses expériences, et ceci quelque soit le niveau et le sport où nous évoluons, le plaisir indescriptible de sentir vibrer en nous la petite flamme du plaisir partagé et du devoir accompli.
Nelly Viennot : "Si j'ai réussi, toutes les femmes le peuvent !"
Le Point.fr : Aujourd'hui, quand on parle de football conjugué au féminin, on évoque tout de suite les joueuses, l'équipe de France féminine, etc. Ce n'était pas le cas il y a 15 ans. Alors, pour ce qui est de l'arbitrage, comment en arrive-t-on à se lancer dans une aventure aussi improbable ?
Nelly Viennot : Par amour du football ! Et puis j'ai aussi été joueuse. À la fin des années 1970, à l'époque de la grande épopée des Verts, avec des copines, nous avons créé un club de foot dans le Calvados. Malgré mon gabarit, j'évoluais au poste de gardienne de but et nous avons même été championnes de France de deuxième division ! J'ai occupé tous les postes dans ce club : joueuse, trésorière, entraîneur et évidemment arbitre. En 1987, j'étais arrivée à saturation, mais je voulais rester dans le monde du football. Je suis arrivée à l'arbitrage un peu par hasard : un jour, le club a eu besoin d'un arbitre sous peine d'amende, alors je me suis dévouée. Ça m'a plu et, petit à petit, j'ai gravi les échelons. Ça s'est fait très naturellement.
Au départ, ça a été un peu difficile. Pour tous les arbitres qui débutent, l'important, c'est de ne pas rater leurs premiers matches. Mais quand on est une femme, on a peut-être un peu moins droit à l'erreur, c'est vrai... Ensuite, par essence, dans notre métier, il ne faut pas en faire, donc ça règle le problème !
Aucune remarque désobligeante ou misogyne à votre égard ?
(Elle réfléchit) Très rarement. Il ne faut pas se mettre martel en tête non plus. Ce n'est pas parce qu'on est une femme qu'il faut en faire plus que les hommes. Il faut bien faire son métier, c'est tout. En cas de réflexion ou de réticence de la part de certains, cela donne de la force pour continuer à avancer. C'est un milieu où il faut persévérer et se blinder mentalement. Mais une fois qu'on a fait ses preuves et qu'on est entré dans le moule, on est parfaitement accepté et il n'y a aucun problème. Ça fait partie du jeu.
Je savais que certains ne le souhaitaient pas. Mais quand j'ai arrêté d'officier, en 2007, ces mêmes arbitres sont venus me voir pour me dire que, s'ils avaient eu un regret dans leur carrière, ce serait de ne pas avoir pu arbitrer avec moi ! C'est flatteur et ça montre que quand le travail est bien fait les barrières tombent. Idem la première fois que je suis allée arbitrer à Rome. À la fin du match, le président de l'AS Roma vient me voir et me dit : "Madame, je n'ai pas regardé le match une seule seconde. J'avais les yeux rivés sur vous, de peur que vous fassiez une erreur. C'était une grosse bêtise de ma part, vous pouvez revenir quand vous voulez !"
Avez-vous la sensation d'avoir fait évoluer les mentalités ?
C'est un bien grand mot quand même... Mais quand je vois qu'après mon passage en Italie une femme a arbitré pendant deux saisons pleines en série A (première division italienne, NDLR), je suis très contente et ça me remplit de fierté. Il s'est produit la même chose en République tchèque et en Suisse. Ce sont de très bonnes choses et ça montre surtout que tout le monde peut y arriver ! Je ne suis pas une "superwoman". Avec de la persévérance, n'importe qui peut faire ce que j'ai fait. Et même mieux !
Corinne Lagrange a continué quelque temps après moi, mais c'est vrai que, pendant ma période d'activité, pendant trois ou quatre saisons, nous avons été trois femmes à évoluer en première division. Aujourd'hui, il n'y a aucune arbitre en Ligue 1 ni en Ligue 2. Les jeunes ont du retard et c'est notamment dû au vivier d'arbitres moins dense chez les femmes que chez les hommes. À cela s'ajoutent les aléas de la vie, comme les grossesses. Après être tombées enceintes, elles sont rares à revenir. Ensuite, pour les femmes, le vrai problème, ce sont les tests physiques. C'est d'ailleurs cet aspect des sélections qui m'a coûté ma place lors de la Coupe du monde 2006. On exige de nous une condition optimale - j'avais d'ailleurs recours à un préparateur physique - et les temps à réaliser sont les mêmes pour tout le monde.
Quel regard portez-vous sur l'arbitrage français ?
Le métier se professionnalise de plus en plus et c'est une très bonne chose. Les arbitres français sont très compétents, les stages se multiplient, ce qui permet d'uniformiser les décisions. Pour autant, il ne faut pas oublier l'aspect humain de l'arbitrage. Il peut y avoir des jours avec et des jours sans. Il faut l'accepter. On admet bien qu'un joueur puisse rater une passe ou un tir...
Je pense qu'il faut réfléchir avant de parler et ne jamais réagir à chaud. Les dirigeants de clubs, entraîneurs et joueurs doivent comprendre qu'ils sont les vitrines et les exemples du foot français. Quand ils agissent ainsi, cela se répercute inévitablement dans le monde amateur. Sauf que, dans le foot amateur, les arbitres ne sont pas protégés de la même façon que dans le monde professionnel...
Il faut donc aider les arbitres à prendre de bonnes décisions. Que pensez-vous de l'arbitrage vidéo ?
La vidéo sur la ligne de but, j'y suis favorable, elle peut faciliter le travail des arbitres. Mais je pense aussi que l'arbitrage à cinq avec un assistant supplémentaire placé à la hauteur de la ligne de but peut s'avérer positif sous réserve que le cinquième arbitre n'hésite pas à prendre des décisions ni à parler à l'arbitre central. Ce système est bon, il faut juste un peu plus d'implication des assistants.
C'est impossible à dire. À chaque fois, on me pose la question, mais il y a eu tant de rencontres que je n'oublierai jamais. Mon premier match en première division, évidemment (PSG-Martigues au Parc des princes en 1996), les deux finales olympiques, les rencontres de Ligue des champions, etc. C'est trop dur de n'en garder qu'un seul !
Le pire alors...
(La voix grave) Le match entre Strasbourg et Metz (le 21 décembre 2000, NDLR). Ça n'aurait jamais dû arriver (pendant la rencontre, un supporteur jette un pétard qui explose à côté de Nelly Viennot. Elle s'écroulera par terre en se tenant la tête et sera évacuée sur une civière. Le match sera interrompu et Nelly Viennot perdra 25 décibels d'audition à l'oreille gauche, NDLR). L'individu a heureusement été repéré par un stadier. J'ai porté plainte, il a écopé de 18 mois d'interdiction de stade et de trois mois de prison avec sursis. Je ne voulais pas qu'il aille en prison et j'ai continué mon métier.
L'arbitrage est-il désormais derrière vous ?
Absolument pas. Je viens de commencer une collaboration auprès de la commission régionale d'arbitrage de la Ligue de Lorraine. Je vais essayer d'apporter mon expérience pour développer l'arbitrage féminin dans la région. C'est un juste retour des choses. Et j'ai bon espoir de voir bientôt une femme arbitrer au plus haut niveau. J'espère de tout cœur qu'elle ira plus loin que moi !