Publié le 18/03/2015 - Après Ibra, Payet. Le joueur de l'OM, virulent dans les couloirs du Vélodrome dimanche après Marseille - Lyon, devrait lui aussi prochainement être convoqué par la commission de discipline, même si les rapports des officiels n'étaient pas encore parvenus à la Ligue hier soir.
Joueurs au comportement inadmissible, absence de vidéo et présidents qui tweetent et mettent la pression : rien n'aide les arbitres à travailler dans la sérénité. Dans ce contexte hostile, que valent vraiment les sifflets français ? Et comment envisager une sortie de crise ?
Une meilleure formation ?
Bruno Derrien, l'un des hommes en noir les plus connus, en fonction jusqu'en 2007, balaie une idée reçue : « Les polémiques d'arbitrage ne sont pas propres à la France, ce n'est pas une spécificité à nous. Les arbitres français ne sont ni meilleurs ni moins bons qu'ailleurs. »
Joël Quiniou, autre gloire des sifflets nationaux, mais de la génération précédente, abonde dans le même sens : « Les arbitres français sont bien formés. Avant, on privilégiait la technique, le physique, les instructions franco-françaises dont les arbitres étaient prisonniers. Désormais, ils sont moins rigides, plus prompts à apaiser les esprits, à dialoguer. Il y a 20 % de cartons rouges en moins cette saison. L'évolution est positive, l'amélioration très nette. »
Ex-arbitre international (jusqu'en 2010), ancien président du syndicat des arbitres de football d'élite (2008-2010), Eric Castellani ne partage pas ce point de vue. Mais alors pas du tout. « L'arbitrage européen ne va pas bien, sans de grosses pointures comme Collina, Veissière ou Webb. L'arbitrage français va encore moins bien, souffle l'ancien directeur de jeu, 49 ans. Il est à la traîne. La réforme de l'arbitrage (en 2013) est une montagne qui a accouché d'une souris. Il fallait changer toute la fusée et on a juste mis des rustines. Depuis dix ans, les hommes en place se servent de l'arbitrage mais ne le servent pas. »
Une forte personnalité ?
Le réquisitoire de Castellani frappe par sa sévérité. Pour ses deux aînés, la situation reste en partie critique mais davantage porteuse d'espoirs. « Il manque une locomotive à l'arbitrage français, une vitrine, note Quiniou. On n'a pas eu d'arbitre au Mondial 2014 et on attend avec impatience la prochaine classification de l'UEFA en juin. On espère que Clément Turpin et Ruddy Buquet intégreront le groupe élite de l'UEFA. Ce serait logique. Il y a quatre arbitres espagnols, trois Italiens, deux Allemands, un Anglais, un Portugais, un Ecossais, un Tchèque, etc. On ne comprend pas pourquoi il n'y a pas de Français. »
C'est dans cette liste que l'instance européenne pioche pour diriger les rencontres de Ligue des champions et de l'Euro 2016. Bruno Derrien s'inquiète : « Si on n'a pas d'arbitre français à l'Euro, la situation deviendra intenable. L'arbitrage français ne s'en sortira que s'il retrouve sa place parmi l'élite internationale. Mais il en va des arbitres comme des footballeurs, c'est une question de générations, et certaines sont meilleures que d'autres. Il y a eu de fortes personnalités comme Sars, Veissière, Colombo, Quiniou ou Vautrot avant. Il faut désormais axer la formation sur le rayonnement, le charisme, l'intelligence de jeu, l'affirmation de la personnalité. L'arbitrage français est en reconstruction, après dix ans d'échec. »
Pour défendre les deux têtes de pont actuelles — Turpin, sur qui la direction technique de l'arbitrage semble miser, et Buquet —, il faut beaucoup de lobbying. Eric Castellani ne voit rien venir : « Sur la scène internationale, Pascal Garibian n'est pas connu. C'est personne. Il a arbitré 15 ans à l'international sans passer un échelon, sans un match de Ligue des champions. » Quiniou se veut optimiste : « Turpin montre des qualités incroyables dans des matchs très difficiles. S'il est choisi pour le groupe Elite de l'UEFA, ce sera un détonateur pour tout l'arbitrage français. »
Source : LE PARISIEN
NOTE DE LA REDACTION : Je laisse leur avis aux anciens arbitres ayant quitté la scène de l'arbitrage pour un horizon différent, celui de chroniqueur ou commentateur de l'arbitrage français, et intéressons plutôt au propos de Eric CASTELLANI qui avance des arguments certes très alléchants, mais complètement illusoires. Pascal GARIBIAN est arrivé il y maintenant deux ans au poste de Directeur Technique de l'Arbitrage et a par son travail en profondeur et avec les gens qui l'entoure provoqué une petite révolution au sein de notre corporation. Discussion avec les Clubs, Conférences techniques, Présence des arbitres de LIGUE 1 lors de certains entrainements de Clubs, Mise en place de détection des arbitres à potentiel et accélération de leur promotion,...etc.
Ce travail de longue haleine ne voit pas ses résultats en une ou deux saisons, mais sur un long terme de trois, voir quatre ans.
Je connais Pascal GARIBIAN, et je peux assurer chacun d'entre vous de son parfait état d'esprit en la matière et de son seul interêt : Le bien-être des arbitres. Les propos, quelques peu polémiques, de Monsieur CASTELLANI sur le sujet, n'y changeront rien. Pascal, avec la Commission Fédérale des Arbitres, s'est fixé un cap et il n'en dérogera pas. Pour en terminer sur ce sujet, les attaques personnelles dont fait l'objet Pascal GARIBIAN, sont à mon avis sans fondement, et ne sont prononcés que sous le coup d'une jalousie pernicieuse et d'un manque de tact avéré. Merci à Monsieur CASTELLANI pour ses conclusions, mais l'arbitrage français n'a pas besoin de voix discordantes, surtout en ce moment.... (Mais peut-être est-ce justement pour cela qu'il a choisi ce moment... ah! ambition malsaine quand tu nous tiens !!)