Coup de dents, intrusion véhémente dans un vestiaire d'arbitres, mise en cause de la Ligue, pantalon baissé et propos acerbes à l'encontre d'un délégué, le hand professionnel français n'est pas sorti grandi des deux journées de championnat écoulées. Le président de la LNH a saisi la commission de discipline sur tous ces dossiers.
Les dernières péripéties qui ont entaché l’image du handball ont provoqué des réactions diverses et variées et notamment celle du président de la Ligue Nationale de Handball. Dans un communiqué déposé sur le site de la Ligue, Philippe Bernat-Salles (photo de tête) indique avoir « saisi la Commission de discipline afin d'apprécier des faits et des propos tenus à l’occasion de la rencontre Paris Saint-Germain – HBC Nantes de ce mercredi 22 octobre. La Commission de discipline, composée de membres indépendants, prendra les décisions qui lui semblent légitimes et appropriées. » Thierry Anti, l’entraîneur nantais est principalement visé. Son attitude durant la rencontre (voir par ailleurs) a été très mal perçue par les instances, au point qu'un autre président, celui de la Commission Centrale de l’Arbitrage français a adressé un email à tous ses adhérents en leur demandant de « maintenir un niveau de vigilance et de gérer avec discernement mais fermeté de tels comportements. » François Garcia précise par ailleurs qu’il a écrit à la LNH pour « décrier ce piètre spectacle et espérer que cela ne se reproduise plus. » Dans la mise en garde de Philippe Bernat-Salles, Thierry Anti n’est pas le seul visé. La LNH ayant été par ailleurs "soupçonnée" par le président nantais de "se coucher" devant le PSG, Gaël Pelletier est lui aussi montré du doigt et ses propos seront examinés par la commission de discipline.
Le président de la Ligue n’en oublie pas pour autant les faits qui se sont déroulés la semaine dernière (15 octobre) à l’occasion du match Chambéry-PSG. Marko Kopljar présumé coupable de morsure à hauteur de l’épaule de Benjamin Gille, passera devant les "sages de la commission" le 10 novembre prochain. Comme l’indique également Philippe Bernat-Salles dans son communiqué, Bruno Martini fait l’objet d’une procédure (un rapport a été transmis à son encontre par les arbitres). Après la rencontre, le manager général du PSG se serait introduit dans leur vestiaire et leur aurait fait part avec véhémence de son mécontentement concernant leur prestation et leurs décisions à l’encontre du PSG.
Le barème des sanctions possibles est divers et varié. L’attitude de Kopljar peut entrer dans la catégorie "faute commise dans le jeu ayant un caractère dangereux et antisportif". La sanction maximale encourue est de 4 dates. Une autre qualification fait état de deux ans. Pour Bruno Martini, "des propos excessifs, déplacés, provocateurs, injurieux" (c’est le libellé de l’infraction à l’encontre d’un officiel) peuvent lui valoir jusqu’à 6 dates maximum. Mais 6 dates de quoi ? de suspension de banc ? Il n’y prend jamais place. De vestiaire d’arbitres ? Il s’en passera. De salle ? Difficile à imaginer. Même dilemme pour Gaël Pelletier. La mise en cause à travers une interview dans la presse locale, de l’impartialité de la LNH ne figure pas dans le barème des sanctions disciplinaires. Pour Thierry Anti, le cas est aussi complexe.
Durant le match PSG-Nantes, le coach du "H" n’a reçu qu’un carton jaune mais n’a fait l’objet d’aucun rapport. Ni des arbitres, ni du délégué. Il s’est pourtant illustré (devant les caméras de beIn et les yeux ébahis des 3500 spectateurs de Carpentier) en baissant son pantalon pour (selon ses dires) « remettre la chemise à l’intérieur ». Sauf que comme en témoignent les images, il fait tout le contraire et son geste inconsidéré et qui dure en tout et pour tout trois secondes, est très équivoque.
Cette attitude fait suite à l’exclusion définitive (un peu sévère) de Jorge Maqueda pour une défense plutôt rugueuse sur Samuel Honrubia en extension, en situation de tir. C’était juste avant la pause, les deux équipes étaient à égalité (14-14). Douze minutes plus tard en seconde période, le PSG est en avance au tableau d’affichage (+6). Thierry Anti appréciant moyennement les décisions des sœurs Bonaventura, râle sur sa ligne de touche et prend un jaune après intervention du délégué. Pendant quelques secondes, Jean Lelong va entendre parler du pays. Un micro d’ambiance et une caméra qui "trainaient" par là restituent les propos déplacés et injurieux proférés par l’entraîneur nantais à l’encontre de l’officiel. La commission de discipline saisie, on le répète, par le président de la LNH, devra instruire en toute impartialité tous ces dossiers.
Ce vendredi, par son communiqué, Philippe Bernat-Salles a en quelque sorte, sonné la fin de la récré. Le handball déjà secoué par l’affaire des paris illicites ne peut se payer le luxe de voir son image ternie par des faits, paroles et gestes contraires à l’éthique sportive.
Source : HANDZONE