La FFHB nous accompagne énormément. La preuve, depuis notre sélection pour les Championnats du Monde, elle a désigné une personne chargée de nous accompagner, moi et mon collègue, sur chaque match effectué en France pour nous donner des pistes de travail, le but étant d'atteindre l'excellence. Tout ça est très important. Nous avons aussi des préparateurs physiques qui nous personnalisent des programmes en fonction de nos disponibilités et de notre lieu de résidence.
Avez-vous un but personnel précis à atteindre lors de ce Mondial ?
Comme tout compétiteur, Laurent Reveret et moi nous sommes donnés un objectif : arbitrer un huitième de finale ou même un quart de finale. Même si, évidemment, cela serait au détriment des résultats de l’équipe de France puisque qu'un corps arbitral ne peut pas être de la même nationalité que l'équipe disputant le match. Si on arrive à remplir cet objectif au Qatar, nous aurons déjà accompli une belle performance, tout en sachant qu'il s'agit du premier Mondial que j'arbitre et que je joue ma place au Jeux Olympiques de Rio l'année prochaine.
Vous êtes un jeune arbitre. Être présent lors des JO de Rio et du Mondial 2017 en France est-il un but ?
Je dirai qu'il y a deux objectifs. Pour tout athlète, participer aux JO qui est la compétition référence, c'est est le summum ! Et puis forcément arbitrer un deuxième championnat du Monde serait génial, d'autant plus qu'il se joue en France, ce serait vraiment un régal !
Votre éventuelle présence lors de ces événements peut-elle d'ores et déjà se jouer au Qatar ?
Oui bien sûr, mais pas seulement puisqu'elle va aussi se jouer en Pologne l'année prochaine à l'occasion des championnats d'Europe auxquels je vais aussi participer.
C'est sûr que nous allons être observés. Nous sommes connus au niveau international, mais moins que les arbitres qui sont dans le groupe arbitral depuis 10 ans. Eux, tout le monde les connaît ! Donc forcément, il est possible que l'on nous teste au début de la compétition et que l'on nous mette un peu plus de pression pour savoir si nous sommes capables de réagir comme il le faut. On s'attend donc à devoir prendre en charge des matchs difficiles.
En quoi l'année 2014 marque-t-elle un tournant dans votre carrière ?
Tout simplement parce que la Fédération a annoncé officiellement que nous étions les arbitres numéro 1 français, et c'est toujours une fierté de savoir qu'elle compte sur moi pour représenter la France sur les grands événements. Maintenant c'est bien d'être numéro 1 mais il faut se donner les moyens de ne pas décevoir la FFHB. Ça veut dire que sur chaque prestation, on ne peut pas se permettre d'être moins bien, mais au contraire d'être au plus haut niveau.
Etiez-vous licencié à l'UNSS étant jeune ? Et a-t-elle joué un rôle quant à vote orientation sportive ?
Oui j'étais licencié, mais en revanche je n'arbitrais pas beaucoup. C'est évident qu'elle m'a aidé car le handball au sein de l'UNSS est un sport phare et donc c'était un grand plaisir pour moi de faire le sport que j'aime le mercredi après-midi !
L'UNSS est en pointe sur l'arbitrage avec ses Jeunes Officiels. Vous même, aimeriez-vous participer à des séances de formations de ces jeunes arbitres ?
Forcément, je suis très content que l'UNSS soit dynamique concernant l'arbitrage des jeunes au niveau national, mais particulièrement au niveau des Pays de la Loire. Elle a mis en place un programme de formation sur les Jeunes Officiels sur différents niveaux et c'est prometteur. Ça me plairait de faire partager mon expérience et, en fonction de mes disponibilités, d'intervenir sur deux ou trois séances pour aller discuter avec les jeunes et surtout les conseiller. L'objectif étant qu'il y ait une autre personne des Pays de la Loire qui puisse prendre ma relève au plus haut niveau quand je vais décider de mettre un terme à ma carrière. Ce serait l'idéal mais ça n'est pas forcément facile.
En tant que moteur de l'arbitrage du handball français, avez-vous un message à faire passer aux jeunes ?
Mon message à faire passer est tout simplement que l'arbitrage dégage beaucoup de choses. Je sais que quand j'ai commencé à arbitrer, j'étais quelqu'un de timide et de réservé qui n'osait pas spécialement m'exprimer. En fin de compte, l'arbitrage m'a ouvert et j'ai pris conscience que c'était moi le patron sur le terrain. Il fallait que j'assume mon rôle. Si je donnais un coup de sifflet puis que je me cachais en étant tout rouge, ça ne passait pas, évidemment ! Donc l'arbitrage m'a permis de m'ouvrir, d'être plus à la disposition des gens et d'être ferme lorsqu'il fallait faire passer un message. Mais cela n'empêche pas de sourire de temps en temps. Je prends clairement l'arbitrage comme un plaisir.
Vous pouvez consulter la première partie à l'adresse suivante : [http://arbitrezvous.blogspot.fr/2015/01/handball-stevann-pichon-interview-de.html]