mercredi, mai 04, 2016

UEFA - BAYERN / ATLETICO : Pourquoi l'arbitrage vidéo ne sera jamais la panacée....

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , , ,


Publié le 04/05/2016 - Le but égalisateur d’Antoine Griezmann, mardi soir lors de la demi-finale de Champions League entre le Bayern Munich et l’Atlético Madrid (2-1), est un magnifique exemple de la difficulté de juger une action, malgré de multiples ralentis et des angles différents à profusion. A vitesse réelle, il est totalement impossible de se prononcer sur la position de hors-jeu – ou non – de l'international tricolore.

Sur les «replays» proposés par la production de la rencontre, le doute restera toujours de mise. Pareil pour le penalty accordé à Fernando Torres. La règle dit qu'«un arbitre peut siffler penalty pour une faute qui 'commence' à l’extérieur de la surface et s’y poursuit». Et le tacle qui a fait tomber «El Niño» semble en effet se terminer sur la ligne des 16 mètres 50, mais personne n'y mettrait son bras à couper.

On dirait qu'il y a hors-jeu....

... En fait peut-être pas...

Effectivement, il n'y a pas hors-jeu !!


Remède miracle?


Ils sont nombreux, devant leur poste ou en tribunes, à affirmer que la vidéo est le remède miracle dont le jeu le plus populaire de la planète a besoin. Le problème, c’est que personne ne mesure vraiment l’impact que cela aurait sur la dimension mondiale de ce sport et qu’il n’y a pas grand monde, non plus, qui a véritablement une idée de comment mettre en œuvre un système infaillible et assez rapide pour ne pas bouleverser l’essence de cette discipline. L’adage «les enjeux économiques sont trop importants pour s’en passer» a bon dos, surtout si cela débouche sur de nouvelles polémiques.

Le football y a mis le temps, mais a fini par passer un cap en 2012, en autorisant l’introduction de la technologie sur la ligne de but. Après des phases de tests à différents échelons, la «Goal line technology» avait fait son apparition lors de la dernière Coupe du monde en 2014. Tout le monde se félicite depuis de cette nouveauté, c’est un fait. Mais elle a un avantage indéniable: elle peut définir avec certitude si le ballon a franchi la ligne ou non en quelques dixièmes de secondes. Ce qui ne sera jamais le cas pour quantité d'autres phases de jeu.

Nouveaux tests


Le «Board» de la FIFA, organe régissant les lois du jeu, va mener de nouveaux tests dans un futur proche. D’abord dans le plus grand secret, ensuite de façon plus transparente lors de la saison 2017-2018. Mais ces essais ne comprendront que quatre cas de figure bien définis: doute en cas de but marqué, carton rouge, penalty et erreur d’identification d’un joueur. Les hors-jeux, par exemple, n’entreront pas en ligne de compte. Tout simplement parce qu'ils sont impossibles à juger.

Si la «GLT» a l’avantage d’être rapide et incontestable, une extension supplémentaire des décisions prises à la suite de ralentis est difficile, voire quasiment impossible. Le rugby et le hockey sur glace, par exemple, ont choisi depuis bien longtemps de donner la possibilité aux arbitres de faire appel à la vidéo autant de fois qu’ils le souhaitent. Résultat: des rencontres hachées, des temps-morts interminables et des matches à rallonge.

Matches à 15h25 et 16h50


Les rencontres du Tournoi des VI Nations rugbystiques ont vu leurs horaires être décalés en raison de ces «séances vidéos» imposées par les directeur de jeu. Lors de la troisième journée de cette compétition, à la fin du mois de février, la partie du dimanche entre l’Italie et l’Ecosse a débuté à 15h25, tandis que la rencontre entre l’Itrlande et l’Angleterre a commencé, elle, à 16h50… Le hockey, lui, s’autorise des temps-mort pour que les «Zèbres» puissent aller voir des ralentis dès qu’il y a un semblant de début de doutes. Des pauses qui sont totalement inimaginables et iraient contre l’esprit du football.

Si la vidéo envahissait le foot comme elle a fait son nid dans les sports nord-américains – où elle fait même, désormais, partie du «spectacle» –, elle ne résoudrait en aucun cas tous les problèmes. Une caméra ne pourra, en effet, jamais être à tous les coups sur la ligne du hors-jeu par exemple. Des prises de vues d’angles différents donneront toujours lieu à des interprétations différentes d’un tacle, d’une main supposée ou de l’endroit où la faute a eu lieu. Et c'est ça qui est bien.

On l’a vu mardi soir, les décisions de l’arbitre Cüneyt Çakır, le meilleur de la planète actuellement, ont permis à la rencontre d’atteindre un niveau de dramaturgie exceptionnel. Ses interprétations n’ont pas plu à tout le monde, certes, mais c’est bien là l’essence du football. Et même après vision et révision des différentes prises de vue, personne n’était d’accord! Les pro-allemands trouvaient qu’il y avait hors-jeu et faute en-dehors de la surface de réparation, tandis que les pro-Atlético pensaient que le directeur de jeu avait parfaitement raison. Ils en ont même débattu une bonne partie de la nuit autour d’une bière et sur les réseaux sociaux. Et vous voudriez priver les supporters de tels moments?


Source : 20 MINUTES

NDLR : Bref, laissons les arbitres faire leur travail dans la sérénité et acceptons leurs décisions, sinon à quoi bon !