Publié le 27/12/2015 - Michel Leloup, ancien arbitre international résidant à Contres, ne trouve pas assez sévère l’actuelle corporation. Il évoque aussi quelques jolis souvenirs.
En cette année où le PSG rêve de conquérir la plus belle des coupes européennes, il est bon de se souvenir que si aucune équipe du Loir-et-Cher n'a jamais joué à ce niveau, un arbitre du département, lui, a déjà connu la saveur des grandes confrontations continentales. Il s'agit de Michel Leloup, 75 ans, retraité à Contres, qui a officié pendant huit saisons chez les professionnels, dont les cinq dernières (de 1975 à 1980) en D1. Témoignage.
L'arbitrage français fait régulièrement l'objet de critiques acerbes. Votre avis sur le sujet…
« L'arbitrage français n'est pas net ; il ne respecte pas les consignes. Il est beaucoup trop laxiste. Il y a beaucoup trop de dialogue avec les joueurs ; et donc pas assez de sévérité. Quand je regarde un match à la télé et que je vois cinq ou six joueurs entourer l'arbitre, ça me fait râler. Il n'y a qu'en France qu'on voit ça. En Angleterre, en Italie ou en Espagne, ça n'arrive pas. Ces arbitres-là sont meilleurs que les nôtres. Il ne faut pas s'étonner de constater que les arbitres français ont été longtemps absents des grandes compétitions. »
Que préconisez-vous pour améliorer l'arbitrage français ?
« Il faut suivre les jeunes arbitres beaucoup plus tôt. En France, on les supervise seulement vers 17 ou 18 ans quand on commence à déceler chez eux certaines qualités. Mais c'est déjà trop tard ; il faudrait le faire bien avant quand ils commencent tout juste, vers 15 ou 16 ans. On perd deux années qui sont capitales. Résultat, les meilleurs arrivent en L1 vers 27 ou 28 ans ; c'est dommage. Au Portugal, ils en ont un qui a débuté en Superliga (NDLR : l'équivalent de la L1) à l'âge de 22 ans. Je l'ai vu et je l'ai trouvé très bon ! »
" Quand je vois cinq ou six joueurs entourer l'arbitre… "Quelles sont les qualités qui vous ont permis d'atteindre le plus haut niveau en arbitrage ?
« A mon époque, il fallait en développer trois. La condition physique : je m'entraînais deux fois par semaine à Blois, j'arbitrais le mercredi et le samedi. L'autorité : je l'avais naturellement, ça ne s'apprend pas. Et la communication : un domaine qui me plaisait bien. ».....
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Michel Leloup a aujourd'hui 75 ans. Il est originaire de Contres où il coule une retraite paisible. Il a habité Cormeray entre 1976 et 2011.
Durant sa carrière d'arbitre, il exerçait la profession de représentant dans les produits de boulangerie. Plus tard, il a été formateur aux TLC (Transports du Loir-et-Cher) pendant dix-sept ans.
Il a joué au football à Contres entre 14 et 24 ans, âge où il a décidé de se lancer dans l'arbitrage « avec la simple ambition d'arbitrer en première division… de district ! »
Il a officié jusqu'à ses 40 ans, totalisant 102 matchs en D1 (entre 1975 et 1980) et environ 80 en D2 (entre 1972 et 1975). En plus des matchs de coupes d'Europe (lire ci-dessus), il compte un match amical international de sélections : Italie - Luxembourg à San Siro.
Retiré des sifflets, il est désormais membre bénévole de la ligue du Centre-Val de Loire et appartient à quatre commissions : les arbitres espoirs, les statuts de l'arbitrage, la commission de discipline, les feuilles de match.
Il a reçu la médaille d'argent de la FFF lors de la dernière assemblée générale de la ligue du Centre à Villefranche-sur-Cher.
COMMENTAIRE D'ARBITREZ-VOUS : J'ai beaucoup de respect pour Michel LELOUP, que j'ai déjà vu arbitré et qui c'est vrai était plutôt réputé pour quelqu'un à qui "il ne fallait pas marcher sur les pieds".... Mais comme le dit si bien un fabricant de lunettes "ça c'était avant..."... Un avant que pas mal de monde regrette, à commencer par moi. Un avant où arbitrer rimait avec "prise de plaisir intense", où l'autorité de l'arbitre n'était pas remis en question tous les quatre matins, bref une époque où joueurs et dirigeants, malgré les petites critiques habituelles savaient remercier et même quelquefois "chouchouter" les arbitres.... Et les arbitres leur rendaient bien !!..
Concernant sa critique de nos arbitres actuels, elle perd tout son sens... Nous ne sommes plus en 1970, l'ère de l'image a fait son apparition, celui des ralentis, celui aussi des "Experts" qui n'en perdent pas une goutte pour nous tomber dessus... Ayant moi même vécu les deux époques, et même connu le fils de Michel, Franck LELOUP, je puis lui dire que les arbitres d'aujourd'hui ne sont pas laxistes, ils vivent avec le football de leur époque... Le choc des générations, est aussi applicable pour les arbitres. Quant à sa "mesurette" concernant la détection des arbitres à partir de 15 ou 16 ans, elle est déjà appliqué par les Ligues, par l’intermédiaire des CTRA. Seulement à cet âge, entre les études et la vie "amoureuse", il faut bien d'abord vérifier la véritable implication des jeunes arbitres que l'on va proposer à la Fédération, avant de s'engager dans un processus de formation plus intense et plus contraignant, afin de ne pas en perdre plus de la moitié en cours...
Alors oui, c'est vrai Michel LELOUP a été un grand arbitre, mais ces propos ne font que confirmer que le football, et plus encore "l’Éducation" dispensée aujourd'hui, a bel et bien modifié la perception de l'autorité représenté par l'arbitre, avec toutes les conséquences sur ses prises de décisions et sa mentalité... Pour ma part, j'ai toute confiance dans les instances actuelles pour satisfaire à un arbitrage de qualité, et redonner à l'arbitrage français sa place sur la scène européenne et mondiale.
Mais ça c'est un autre débat !!..
