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A. Léauté - Président de la CRA BRETAGNE |
Publié le 22/03/2015 - Décider, c'est ce que l'on fait en permanence et ça n'est pas toujours facile, non pas pour la décision elle-même mais surtout pour les conséquences qu'elle induit. Que dire alors de la mission d'arbitrage pour laquelle les conséquences d'une décision prendront quelquefois des proportions pas toujours mesurées et souvent... démesurées ?
L'arbitre de football (et des autres sports) est celui à qui l'on ne pardonne rien, surtout bien sûr si le jugement est défavorable à ses favoris et ce peu importe le niveau. Il n'est bien sûr pas question de défendre l'indéfendable mais celui qui a accepté ce rôle ô combien délicat n'a-t-il pas droit quelquefois lui aussi à l'erreur ? Qu'est-ce d'ailleurs qu'une erreur sinon souvent une décision défavorable à ses couleurs alors que le jugement, l'interprétation et la sanction auront dû être instantanés ? Il y a bien évidemment la règle mais le contestataire la connait-il parfaitement, l'a-t-il surtout expérimentée un jour ? Même avec la vidéo on ne résout pas tout, on l'a vu encore récemment. Pourquoi y a-t-il si peu de « vocations » alors qu'il y a tellement d'excellents arbitres... dans les tribunes ou dans les fauteuils ?
L'arbitre est indispensable dès lors qu'il y a compétition, alors pourquoi être si intransigeants, voire plus, dès que la décision ne convient pas ? Est-on aussi exigeant avec son joueur favori qui vient de rater l'immanquable ? Peut-être parce que l'exemple vient d'en haut... Que penser de certains comportements de stars, quel exemple pour nos jeunes, quelle difficulté supplémentaire pour nos bénévoles qui oeuvrent sans relâche pour inculquer un esprit de respect et de tolérance ? Arbitrer, c'est être le médiateur sur le terrain, mais l'arbitre devra toujours décider et, même très bien préparé, il restera un homme, il lui arrivera aussi de se tromper, alors pourquoi n'a-t-il pas lui aussi ce fameux droit à « l'erreur » ?
Source : LE TÉLÉGRAMME