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lundi, mai 28, 2018
jeudi, janvier 04, 2018
FIFA - AZERBAÏDJAN : La formidable histoire de Toriq BAQRAMOV.... le juge de touche à la statue légendaire...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans 1966, ALLEMAGNE, ANGLETERRE, ARBITRAGE, ARBITRE, ARBITRE-ASSISTANT, AZERBAÏDJAN, COUPE DU MONDE, FIFA, JUGE DE TOUCHE, Toriq BAQRAMOV
Publié le 04/01/2018 - Le football, comme la vie, apporte son lot de moments inattendus et créé d’improbables héros. Tofiq Baqramov est l’un deux, et il vient en plus d’un pays peu connu, surtout à l’époque. On se rappela d’ailleurs de lui comme le « Russian linesman » ou « l’arbitre de touche russe ». Russe ? Pas du tout, Soviétique sans-doute mais avant tout Azéri.
LE MATCH D’UNE VIE
L’histoire de Tofiq Baqramov, c’est celle de la Coupe du Monde 1966 en Angleterre, c’est également l’histoire de l’Angleterre qui y a remporté le seul titre majeur de son histoire, ce qui explique la popularité de notre héros outre-manche. L’arbitre soviétique officia durant trois matchs, Angleterre – Uruguay, le match d’ouverture comme juge de touche, Suisse – Espagne ensuite à Sheffield comme arbitre principal et enfin durant la finale RF Allemande – Angleterre à Wembley où il était l’assistant de Göttfried Dinst, l’arbitre suisse.
L’histoire de cette finale, normalement tout le monde la connaît, l’a entendue ou l’a même vue. Le score est de deux buts partout (Haller et Weber contre Hurst et Peters pour les buts) à la fin du temps réglementaire et c’est la légendaire prolongation qui décide du sort de ce match. Prolongations, où peu de temps avant de s’offrir un triplé (le seul de l’histoire à ce niveau de compétition), Sir Geoffrey Hurst inscrit le but décisif. But contestable, but toujours contesté, on se demande toujours en 2017 si le but de la centième minute est effectivement valable, si le ballon a bien franchi la ligne après avoir heurté la barre transversale. Toujours est-il que si ce moment est devenu un but, on le doit à un seul homme : Tofiq Baqramov qui a décidé d’indiquer à son arbitre central que le but était bel et bien valable, provocant la colère des joueurs Ouest-Allemands.
Avant d’en arriver à ce moment de « gloire », l’homme a dédié sa vie au football. Né en 1925, officiellement dans une famille du haut de la société azérie, de nombreux doutes subsistent sur sa date de naissance réelle car il aimait raconter à ses amis, les souvenirs de l’annonce à Baku de la mort de Lénine, décédé en 1924. Ainsi, pense-t-on, il a falsifié sa date de naissance réelle afin de pouvoir rester plus longtemps sur les terrains à arbitrer. Même si, avant d’arbitrer, son rêve, comme beaucoup, était de jouer au football. Il a ainsi fait partie de l’effectif du Neftchi Bakou jusqu’à ce qu’une blessure le contraigne à abandonner le jeu pour passer de l’autre côté. Sa carrière d’arbitre a ainsi commencé en Union Soviétique en 1951.
C’est grâce à ses performances constantes et ses treize années de service rendus au football national qu’il fut inscrit sur la liste des arbitres FIFA en 1964.....
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samedi, juin 13, 2015
LIGUE 1 - 23 avril 1996 : Le jour où le Parc des Princes a tremblé...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ARBITRAGE, ARBITRE, ARBITRES-ASSISTANTS, FOOTBALL, JUGE DE TOUCHE, Nelly VIENNOT, PARIS SG, SOUVENIR
Publié le 13/06/2015 - 23 avril 1996, le juge de touche est une femme
Nelly Viennot, 54 ans, de Laneuveville-devant-Nancy est la première femme à avoir arbitré un match de foot de Ligue 1. C’était au parc des Princes. Retour sur un match historique.
A 7h30 le 23 avril 1996, le téléphone résonne au domicile de Nelly Viennot. Elle décroche. Son correspondant est un journaliste d’Europe 1 qui lui demande si elle a passé une bonne nuit. « J’ai trouvé la question surprenante, incongrue et à vrai dire même un peu stupide », se souvient-elle. Depuis plus d’un mois, la jeune mère de famille, épouse d’un cadre d’EDF, est au cœur d’un tourbillon médiatique. Les télés, les radios, les journaux s’enthousiasment pour la première femme désignée pour arbitrer un match de football de D1 (aujourd’hui Ligue 1). Nelly, 10 ans de carrière de footballeuse derrière elle, et déjà 15 ans d’arbitrage, sera juge de touche au parc des Princes le 23 avril 1996 à 20h pour le match opposant le PSG qui joue le titre et Martigues qui se bat pour le maintien. En juillet de la même année, elle doit s’envoler pour les Jeux Olympiques d’Atlanta et arbitrer le football féminin dans un pays où il est professionnel et attire les foules.
Menace de boycott
Nelly manque d’expérience dans les grands stades, d’où cette proposition inespérée d’accéder à la division 1 masculine. Les semaines qui précèdent, elle enchaîne les plateaux télé et les interviews. Le téléphone sonne sans discontinuer au point que sa fille « épuisée éclate en sanglots ». Trois jours avant le jour J, elle apprend que « certains » présidents de club s’opposent à sa présence. Une menace de boycott est brandie. « Pas question que l’on cède », lui glisse Michel Vautrot, directeur technique national de l’arbitrage français. Le mouvement est étouffé dans l’œuf.
Tenue trop grande
Le 23 avril, le trio d’arbitres, dont Nelly, arrive au parc des Princes un peu moins de deux heures avant le coup d’envoi. Exceptionnellement, l’échauffement se fera à l’intérieur afin d’extraire la jeune femme d’une pression sans précédent. Dans l’intimité de son vestiaire, elle passe la tenue d’arbitre bien trop grande pour elle. Ce sera le cas pour les 180 matchs qui vont suivre en dépit des efforts de sa mère pour ajuster les tenues. L’heure est venue d’entrer sur le terrain. Quand le rideau se lève, trois rangées de photographes l’attendent. Nelly Viennot fait l’événement. Passée la surprise, elle se réfugie dans sa bulle. « On ne doit plus faire attention à l’environnement et se concentrer sur le match », assure-t-elle. Elle oublie tout, même le vacarme des 45 000 spectateurs dans un stade survolté. Le temps file. Le stress l’envahit cinq minutes avant la fin de la rencontre. Si elle fait une erreur, l’histoire ne retiendra qu’elle. Nelly assure. Coup de sifflet final. Elle peut rentrer chez elle avec le gros bouquet de fleurs remis par Michel Denisot, président du PSG. Le mois suivant, dans l’indifférence médiatique elle assure la touche de Lyon-Cannes. Jean-Michel Aulas lui offre des chocolats, des fleurs et un vestiaire dédié.
En 2007, Nelly Viennot prend sa retraite. Ses souvenirs tiennent dans des albums photo qui remplissent une armoire basse dans le salon de sa maison à Laneuville-devant-Nancy. « De belles années », assure-t-elle. Rien ne les ternit, pas même ce pétard lancé qui explose à quelques centimètres d’elle lors du match Strasbourg-Metz à la Meinau le 21 décembre 2000. L’oreille interne vacille et Nelly s’effondre. Le match est arrêté. Devant la commission, les responsables du club strasbourgeois l’accusent injustement d’avoir surjoué le malaise. Nelly évacue la mesquinerie. Et sourit.
Source : LE RÉPUBLICAIN LORRAIN
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