Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir arbitre et quel est votre parcours ?
Laurent : Ancien joueur, j’ai essayé l’arbitrage et cela m’a plu. J’ai quand même continué de jouer jusqu’au niveau national, mais finalement, c’est ma carrière d’arbitre qui a pris le dessus.
Stévann : J’ai commencé l’arbitrage à l’âge de 15 ans grâce au programme des jeunes arbitres, je n’en n’avais pas forcément envie, mais au fur et à mesure de la formation, l’envie s’est créée et j’ai arrêté de jouer à l’âge de 23 ans pour ne plus me consacrer qu’à ma carrière d’arbitre.
Vous étiez parmi les arbitres du championnat du monde au QATAR, quelle impression générale en gardez-vous ?
Premièrement, une grande joie sportive avec la victoire de l’équipe de France. Mais aussi, une grande satisfaction au niveau de l’organisation avec des moyens impressionnants mis en place au niveau logistique, hébergement et restauration. On sentait que c’était une sorte de mini jeux-olympiques de handball.
Avez-vous une préparation particulière pour aborder ce type de compétition par rapport au championnat?
Pas de préparation physique particulière puisque nous avons déjà notre préparation régulière tout au long de l’année. Néanmoins, nous avons effectué un grand nombre de séances de visionnages vidéo en amont afin de nous adapter aux attentes du niveau international. À cela s’ajoute un mini-stage de 3 jours qui précède le mondial, et ce avec la fédération internationale, pour nous expliciter les consignes précises à appliquer sur cette compétition, avec par exemple, un point sur la Protection des joueurs.
Sentez-vous une différence avec l’arbitrage étranger ? Lors de ce type de compétition, y a-t-il des échanges entre vous ?
La différence se fait au niveau du championnat. En effet, nous avons la chance d’avoir un championnat d’un bon niveau de même que nos confrères Espagnols et Allemands. Ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas des autres collègues !
Pour ce qui est des échanges, c’est plus des retrouvailles étant donné que pour la plupart, nous sommes sur le même circuit depuis un bon moment déjà.
La présence de la France à la phase finale vous empêche d’arbitrer ces matchs, comment le vivez-vous ?
Au départ, c’est plus une déception, surtout en étant en tête du classement des arbitres. Mais avec un peu de recul, on se dit qu’on peut partir la tête haute avec un contrat sportif rempli et une bonne qualité d’arbitrage.
Avez-vous des contacts avec l’Équipe de France ?
Nous avons des contacts en tant que professionnels, puisque nous les voyons quasiment chaque semaine pour ceux qui jouent dans notre championnat, mais il ne s’agit pas d’amitié, cela reste exclusivement sportif.
Vous êtes-vous fixé des objectifs pour la saison, ou plus généralement pour l’avenir ?
Tous simplement, assurer le quotidien du championnat français qui, aujourd’hui s’avère très difficile en terme d’arbitrage, vu la densité des équipes et des effectifs.
Étant donné que les équipes françaises sont moins susceptibles d’aller loin en coupe d’Europe, les espoirs nous sont permis d’arbitrer dans les phases finales de cette compétition.
Avez-vous des échanges avec des arbitres d’autres sports ?
Effectivement, on a pu rencontrer des arbitres d’autres sports, notamment grâce à La Poste, lors des journées de l’arbitrage. Cela nous a permis notamment d’échanger autour des incivilités dont nous pouvons être victimes afin de savoir comment nous en protéger et de garantir le respect des valeurs du sport.
Globalement, quel est votre regard sur l’arbitrage actuellement dans l’ensemble des sports ?
Il est possible de constater à travers l’exemple du football que la situation peut être difficile pour les arbitres dans leurs relations avec les joueurs. C’est pour cela que nous devons avoir un bon dialogue avec eux afin de garantir l’accomplissement de nos missions.