Publié le 06/08/2015 - Arbitres : les dessous de leur préparation
C'est la vingt et unième équipe de la Ligue 1. Pour ne surtout pas rater leurs débuts, les arbitres ont eux aussi droit à une préparation musclée et chargée. FF vous dévoile les secrets de l'avant-saison des hommes en noir.
«L’arbitre n’est plus quelqu’un qui arrive juste avant le match. Il a une vraie condition physique et il y a une vraie préparation derrière.» Jean-Michel Prat sait de quoi il parle. Il est le préparateur physique de la Direction technique nationale (DTN), détaché auprès des arbitres.
Arbitrer, c’est courir d’un côté à l’autre du terrain, être au bon endroit au bon moment, maitriser vingt-deux footballeurs et juger des actions litigieuses. Une préparation autant physique que technique s’impose donc.
C'est la vingt et unième équipe de la Ligue 1. Pour ne surtout pas rater leurs débuts, les arbitres ont eux aussi droit à une préparation musclée et chargée. FF vous dévoile les secrets de l'avant-saison des hommes en noir.
«L’arbitre n’est plus quelqu’un qui arrive juste avant le match. Il a une vraie condition physique et il y a une vraie préparation derrière.» Jean-Michel Prat sait de quoi il parle. Il est le préparateur physique de la Direction technique nationale (DTN), détaché auprès des arbitres.
Arbitrer, c’est courir d’un côté à l’autre du terrain, être au bon endroit au bon moment, maitriser vingt-deux footballeurs et juger des actions litigieuses. Une préparation autant physique que technique s’impose donc.
Un entrainement sans relâche
Pendant six semaines durant, les «hommes en noir» s’entraînent sans relâche. Mais le travail préparatoire commence dès la fin de la saison précédente. «Entre l’avant-dernière et la dernière journée de Championnat, nous réunissons les arbitres de Ligue 1 et de Ligue 2 pour leur faire passer une batterie de tests», développe Jean-Michel Prat. Etablir une carte d’identité de leurs qualités physiologiques, anatomiques et leurs manques. Des mesures essentielles pour préparer déjà l'exercice suivant.
Puis c’est l’heure des vacances. Mais pour quelques semaines seulement. Sauf pour certains comme Clément Turpin, arbitre international, désigné pour diriger quelques rencontres de l’Euro U21. Pour ses confrères, direction Quiberon, pour un stage collectif. Au programme : renforcement musculaire, aérobic, endurance et travail sur la vivacité. Le tout encadré par la DTA. «Ils sont contents de se retrouver, de bosser ensemble et d’échanger», lance le préparateur physique. À raison confirme Clément Turpin : «L’objectif des rassemblements, c’est aussi de partager des avis, des expériences,… » Suite à ces cinq jours, chacun repart avec un programme individualisé. «Pendant plusieurs semaines, on s’entraîne sur les installations de nos régions respectives», raconte encore l’arbitre international. GPS et cardio fréquencemètres sont mis à leur disposition par la fédération. Pour un meilleur suivi. Et ce n’est pas fini…
Une partie des arbitres F1, ici en stage à Clairefontaine, soumis à une intense préparation. (photo : L'Equipe) |
«Une préparation qui se rapproche des équipes professionnelles»
Reprise du Championnat oblige, nouveau rassemblement. Cette fois-ci à Clairefontaine, l’antre du football français, pour trois jours.
Physique, technique, là encore rien n’est négligé. Et ce stage est d’autant plus important qu’il déterminera l’aptitude de l’arbitre à prendre ses fonctions pour la saison à venir.
D’un point de vue athlétique, Clément Turpin et ses collègues passent «des tests préconisés par la FIFA». Ces tests, c'est Jean-Michel Prat qui nous les décrit. Et attention, c'est précis : «Ils font six fois 40 mètres avec 1’30 de récupération, puis vingt fois 150 mètres à 18km/heure.»
Un entrainement nécessaire pour effectuer les quelques onze kilomètres en moyenne que parcourt un arbitre en un match. «Aujourd’hui, en terme de quantité, on tend vers des préparations qui se rapprochent de celles des équipes professionnelles», souligne le technicien français.
La technique est également au cœur du stade à Clairefontaine. Comment analyser et sanctionner la faute grossière ? Comment renforcer l’autorité de l’arbitre ? Onze axes seront développés au cours de la journée. Un travail essentiellement effectué à partir de vidéos. Dans une profession parfois décriée, il est nécessaire d’avoir «une cohésion dans la prise de décision, explique Pascal Garibian, le directeur technique de l’arbitrage. La mission essentielle de l’arbitre, c'est de faire en sorte que le match se déroule dans le respect des règles du jeu tout en protégeant les acteurs.»
Pour le troisième, et dernier jour, les 21 arbitres centraux et les 34 assistants ont été sensibilisés à la "goal line technology" qui entrera en vigueur cette saison. Cette technologie permettra à l’arbitre de déterminer si le ballon a bien franchi la ligne de but ou non. Et devrait donc crédibiliser un peu plus les décisions.
Impatient de redonner le coup de sifflet
Mais l’intersaison est-elle aussi le moyen de se «rapprocher des clubs» ? «Non, on est focalisé sur notre travail», lâche Clément Turpin. Néanmoins, pendant la saison, les acteurs de l’arbitrage français visent à rapprocher arbitres, joueurs et dirigeants. «On poursuit nos visites, souvent avec des arbitres, dans les clubs. L’échange direct est important», affirme Pascal Garibian, avant d’insister : «Les clubs savent qu’après un match, la discussion est possible tant qu’on respecte l’arbitre.»
Une chose est sûre, le corps arbitral est dans les starting-blocks. «On est impatient de redonner le coup de sifflet», confie, d’une voix enjouée, Clément Turpin. Pour lui, ce sera dès ce vendredi avec Le Havre-Ajaccio en Ligue 2.
Source : FRANCE FOOTBALL