Nouvelle « grève » des arbitres après l’acte de violence d’un joueur de Kawéni. Les arbitres obtiennent de la ligue la réactivation d’un dispositif de sécurité et des vestiaires pour tous les clubs de DH et DHT en 2017.
Cet après-midi, ne cherchez pas les arbitres sur les terrains de football. Ils font un voulé à Iloni ! Ils ont décidé, ce mardi matin, de renouveler leur opération de débrayage. La plupart d’entre eux n’assureront pas leur mission avec comme conséquence, l’annulation de l’essentiel des matchs du championnat. « Il faut marquer le coup, il faut que les gens comprennent que ce qui se passe ne peut pas durer », explique « Gaz », un des arbitres désignés comme porte-parole du mouvement (photo).
Samedi déjà, à la surprise générale, les arbitres avaient décidé de ne pas se rendre sur les terrains. « Il faut bien que tout le monde ait à l’esprit que sans les arbitres, il n’y a pas de match ». Seules deux rencontres sur l’ensemble du tableau de division d’honneur (DH) et de division d’honneur territoriale (DHT) ont été jouées.
C’est encore l’équipe de Kawéni qui est à l’origine de ce coup de colère des arbitres, les échauffourées de fin septembre n’ont visiblement pas servi de leçon à tout le monde. Le 1er novembre, lors du match comptant pour la Coupe de France opposant le RC Barakani à l’ASC Kawéni, un attaquant de Kawéni a frappé l’arbitre après avoir reçu un carton rouge. « Trop, c’est trop, dénonce Gaz. Nous arbitrons, parce que nous aimons le sport. On ne gagne quasiment rien, au maximum 40 euros par match… Alors, pas question de se gâcher la vie pour des conn… »
Les arbitres sont environ 300 à Mayotte à officier sur une soixantaine de match chaque semaine.
La ligue réactive un dispositif de sécurité
Pour la ligue de Mayotte de football (LMF), pas question de laisser traîner le malaise et de donner l’impression de ne pas être à l’écoute de ses hommes en noir. Une réunion d’urgence était organisée ce dimanche présidée par le président de la LMF Mohamed Boinariziki, lui-même ancien arbitre : « Nous avons décidé de réactiver le système qui existait il y a quelques années. Tous les clubs qui reçoivent devront désigner, avant la rencontre, 10 agents de sécurité. Les courriers sont partis pour informer les clubs. Le dispositif doit se mettre en place dès réception de cette lettre. »
Ces personnes chargées de veiller au bon déroulement des matchs seront véritablement homologuées par la ligue dans les semaines qui viennent. Elles devraient également bénéficier d’une formation pour être en mesure d’assurer complètement la sécurité. « L’idée est de mettre en place le système tout de suite et que ce gens soient parfaitement opérationnels pour la prochaine saison », fait-on valoir à la ligue.
Des vestiaires en 2017
Les arbitres ont également obtenu la mise en place d’une commission de réflexion regroupant des représentants des clubs, de la ligue et des arbitres, pour réfléchir sereinement, en dehors des pressions de l’actualité, aux moyens de lutter contre les incivilités et établir un véritable tableau des sanctions adapté à Mayotte.
Enfin, pour les arbitres, dernière avancée majeure : la ligue devrait demander à l’ensemble des clubs de DH et de DHT de disposer de vestiaires à partir de 2017.
En attendant, les matchs en retard vont donc continuer à s’accumuler. Il faut s’attendre à de nombreuses rencontres programmées le mercredi dans les semaines qui viennent pour tenter de tenir le calendrier du championnat.
Source : Le Journal de Mayotte