samedi, septembre 08, 2018
lundi, mars 26, 2018
FOOTBALL - Philppe MALIGE : « Les arbitres sont devenus des défouloirs »...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ARBITRAGE, ARBITRE, FONCTION, FOOTBALL, INTERVIEW, Philippe MALIGE, Tony CHAPRON
lundi, octobre 23, 2017
LIGUE 1 - #OMPSG : Les réactions de Bruno DERRIEN et Philippe MALIGE sur les propos de Kylian MBAPPÉ...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans #Ligue1, #OMPSG, ARBITRAGE, ARBITRE, BRUNO DERRIEN, FFF, LFP, LIGUE 1, MBAPPÉ, OLYMPIQUE DE MARSEILLE, OM, PARIS SG, Philippe MALIGE, PSG, RÉACTION, Ruddy BUQUET
Les mots de Kylian Mbappé font jaser. Très peu en vue dimanche au Vélodrome, lors du nul arraché par le PSG face à l'OM (2-2), le tout frais "Golden Boy 2017" a fait parler de lui ces dernières heures pour ses propos sur l'arbitrage. Sanctionné d'un carton jaune pour avoir réclamé avec un peu trop de véhémence un penalty sur une main d'Amavi dans la surface, le Parisien est monté au créneau et a tiré à boulets rouges sur l'arbitre, Ruddy Buquet, "pas au niveau".
"Il faut que les arbitres se mettent au niveau. Aujourd'hui, le problème, c'est qu'il n'a pas été au niveau comme nous. (...) On ne peut pas discuter avec eux, on a l'impression qu'ils sont supérieurs à nous et c'est un problème, a-t-il lâché après coup. C'est un problème, mais je pense qu'il y a une commission qui pourra régler ça. On a un joueur qui a été sanctionné (Neymar, ndlr) et l'arbitre a fait une erreur. Donc, pourquoi les arbitres ne pourraient pas être sanctionnés aussi ?"
D'éventuelles sanctions qui font grincer les dents. "S'il fallait suspendre tous les arbitres, il n'y en aurait plus beaucoup", a réagi l'ancien arbitre international Bruno Derrien, joint par LCI. "Sachez qu'ils font déjà l'objet d'un suivi. Ils sont évalués. Ils reçoivent une note, sont intégrés dans un classement et font face à une remise en cause perpétuelle. Il peut ainsi y avoir des sanctions, sauf qu'elles ne sont pas médiatisées. Ils peuvent être rétrogradés. Il est aussi arrivé qu'un arbitre soit mis au repos, non pas parce qu'il a oublié de siffler un hors-jeu ou un penalty mais parce qu'il est en méforme ou dans une mauvaise passe."
Ancien arbitre de Ligue 1, Philippe Malige a fait part à LCI de sa méfiance vis-à-vis de ces interviews d'après-match, lors desquelles "les joueurs parlent sous le coup de l'énervement et de la frustration". "Mbappé aurait toutefois pu s'abstenir", a-t-il jugé. "On ne sanctionne pas un joueur qui manque une occasion toute faite, alors pourquoi irait-on sanctionner un arbitre qui essaie de faire de son mieux ? Et puis, quoiqu'il en soit, ça n'excuse pas le geste que Mbappé a eu envers Ruddy Buquet, qui fait partie des arbitres facilement ouverts au dialogue. Même si on ne peut pas passer son temps à discuter."
Les cas Mbappé et Neymar à la loupe
S'il a reconnu que la main d'Amavi dans la surface "méritait clairement" un penalty, Philippe Malige a aussi estimé que son confrère avait bien géré le cas Kylian Mbappé. Le joueur parisien, énervé suite à cette faute non sifflée, avait contesté ardemment la décision allant jusqu'à toucher l'arbitre. "Cela aurait pu valoir plus qu'un jaune mais l'arbitre a tenu compte du contexte. Il n'a pas voulu en rajouter et suivre bêtement le règlement à la lettre. C'est une certaine forme d'intelligence de la part de Ruddy." "Il n'y a pas d'agressivité dans le geste de Mbappé. Certes, il lui prend le bras mais il ne l'a pas poussé", a abondé Bruno Derrien. "Il a l'habitude ces matches-là, poursuit-il à l'adresse de son collègue. Il a acquis une maturité et une expérience sur le terrain."
Autre décision reprochée à Ruddy Buquet par Mbappé : l'exclusion de Neymar. Déjà averti, le Brésilien s'est laissé aller à un geste d'humeur sur Lucas Ocampos en toute fin de match, lui valant d'être renvoyé directement aux vestiaires. "Pour moi, il n'a pas eu le choix", a assuré Philippe Malige. "Je veux bien tout entendre et tout comprendre mais un joueur de son statut doit se contenir. Messi prend aussi beaucoup de coups mais il ne s'est pas rebiffé comme l'a fait Neymar." Même son de cloche du côté de Bruno Derrien, pour qui la star du PSG "n'a pas à réagir comme ça". "Le carton rouge était inévitable."
Et de conclure, tous les deux d'une seule voix, avec ce message à tout ceux qui rejettent leurs maux sur l'arbitrage :
"On gagne toujours sur ses propres mérites, on perd toujours par la faute des autres."
mercredi, février 03, 2016
FFF / DTA - Philippe MALIGE : Les arbitres font avec les moyens qu’on leur donne...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ARBITRAGE, ARBITRAGE VIDÉO, ARBITRE, DTA, FFF, INTERVIEW, OBSERVATEUR, Philippe MALIGE
dimanche, décembre 20, 2015
Philippe MALIGE (Observateur DTA) : "L'arbitrage est une école de la vie..."
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ARBITRAGE, ARBITRE, ENTRETIEN, FOOTBALL, OBSERVATEUR, Philippe MALIGE
Philippe Malige, en quoi consiste votre rôle d'observateur ?
A tous les niveaux, les arbitres sont notés et classés. Chaque année, il y a des accessions et des rétrogradations. Je fais partie des treize observateurs de Ligue 1 qui notent les arbitres quasiment à chaque rencontre.
Quels sont les critères de notation ?
Il y a la condition physique, l'application du règlement mais aussi la personnalité. Dans chaque rubrique, il y a bien entendu plusieurs éléments. Dans l'application du règlement, on retrouve tout ce qui concerne les avertissements, quand un arbitre laisse l'avantage. Tout ce qui concerne le sens du jeu.
Quel est votre œil sur l'évolution de l'arbitrage ?
Je n'ai pas arrêté il y a si longtemps. Mais quand j'étais encore en activité, il y avait déjà une évolution sur la préparation. On est de mieux en mieux préparé physiquement ou techniquement. Un arbitre de Ligue 1 parcourt entre dix et douze kilomètres par match. Il s'entraine cinq fois par semaine, c'est un vrai sportif de haut niveau. Ce qui a changé, c'est qu'ils ont plus d'outils informatique. C'est de plus en plus pointu.
Cela va aller dans ce sens de plus en plus ?
A un moment donné, on sera au taquet. Il y a beaucoup d'outils mis à disposition. Les arbitres ont un préparateur physique, un référent en matière d'entrainement auquel l'arbitre envoie son programme. Ils font des rassemblements pour faire le point sur leurs matchs passés. Il faut souligner que depuis deux ou trois ans, l'accent est mis sur la personnalité, la gestion des émotions. On ne veut pas les formater....
mercredi, février 04, 2015
Philippe MALIGE - DTA : Les arbitres aimeraient avoir la même solicitude....
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans DTA, FFF, INTERVIEW, LFP, LIGUE 1, LIGUE 2, OBSERVATEUR, Philippe MALIGE
Après 30 ans de carrière en tant qu’arbitre de football, Philippe Malige a donné ses derniers coups de sifflet d’arbitre professionnel à l’occasion d’Istres- Bastia, le 18 mai 2012. La faute à un règlement qui exige d’arrêter d’exercer ce métier en tant que professionnel au-delà de 45 ans. Devenu depuis observateur des arbitres, le natif de Nîmes est revenu, en brisant certaines idées reçues, sur les différents aspects d’un métier finalement méconnu du grand public. Entretien passionnant avec un homme qui a le foot et l’arbitrage dans le sang.
Vous sortez d’une carrière de 30 ans en tant qu’arbitre. Avec le recul comment jugez-vous l’évolution de votre profession à travers ces décennies ?
C’est la professionnalisation du métier qui me vient en premier à l’esprit. J’ai fait trois saisons en Ligue 2 et huit saisons en Ligue 1. Nous étions dès le début déjà sérieux dans notre manière de préparer nos matches de notre côté, ce n’était pas du « tourisme ». Mais, depuis quelques années, la fonction s’est davantage professionnalisée et structurée. Tout un staff a été constitué autour des arbitres d’élite (médecin, kinés, préparateur physique, manager). La revalorisation des indemnités, a permis aux arbitres de mieux se consacrer à leur activité sportive. Parallèlement à cela, les obligations ont également augmenté (stages, tests physiques, réunions régulières, etc.). Cela a été progressif, nous ne sommes pas passés du néant à tout d’un seul coup. Je dirais que ce changement remonte à peu près à sept ou huit ans.
Quelle approche psychologique aviez-vous avec les joueurs ?
J’essayais d’être proche des joueurs et de privilégier la communication quand c’était possible. Après, l’approche psychologique dépend des arbitres mais également des joueurs. Il y a des joueurs avec qui on peut parler et d’autres moins. On adapte notre communication à la personne que l’on a en face de nous.
Est-ce que vous pensez que le fait que certains collègues soient encore dans le rapport de force avec les joueurs ne dessert pas, au final, l’image de l’arbitre et l’indulgence qui va avec ?
J’ai tout de même l’impression que le fait de chercher la communication se développe de plus en plus avec des mea culpa ou des choses qui vont dans ce sens. Maintenant que je suis devenu observateur, je vois la plupart du temps des arbitres qui échangent avec les joueurs ou qui ont des sourires avec eux. Mais, cela dépend des joueurs, de l’arbitre, des circonstances etc…Les arbitres, comme les joueurs, ont tout intérêt à communiquer.
Il y a une vraie tendance à ce que les arbitres communiquent encore plus. Ils vont avoir des cours de Media Training. L’arbitrage s’ouvre à l’extérieur. Dans le passé, certaines initiatives prisent par l’arbitrage n’ont pas été relevées par les joueurs ou entraineurs. On n’est pas tout blanc ou tout noir. L’arbitrage a parfois tendance à se replier sur lui-même mais certaines initiatives des arbitres n’ont pas eu d’échos de l’autre côté.
Certains entraîneurs justifient très régulièrement les performances de leur équipe par des décisions arbitrales…
C’est un peu le cas. Nous aimerions bien avoir, nous, arbitres, la même sollicitude que celle dont bénéficient les joueurs auprès des supporters et des composantes du football pour un penalty raté ou un gardien qui s’est troué. Le problème quand il s’agit d’un arbitre, c’est que les critiques fusent parfois accompagnées de sous-entendus déplacés.
Pourtant, est ce que l’essence même du métier d’arbitre n’est pas l’appréciation ?
C’est indéniable…Et souvent ingrat ! Tout le monde se félicite lorsqu’on décide de sanctionner durement les tricheries mais les mêmes personnes crient au scandale lorsque ces sanctions s’appliquent à leur propre équipe. Cela a été notamment le cas lorsque nous avions eu comme consigne de sanctionner davantage les tirages de maillots dans les surfaces de réparation.
C’est donc sans issue ?
Non, il faut continuer d’aller vers les joueurs. Depuis ma « retraite » je fais partie du club d’Uzès Pont du Gard, qui évolue en National, et je suis proche des joueurs, j’essaie de les sensibiliser sur l’arbitrage, la psychologie etc…C’est un travail de longue haleine qui devrait se généraliser dans tous les clubs, dès le plus jeune âge. Il y a par exemple des journées où les arbitres de L1 et L2 vont passer une journée dans les clubs pros avec les joueurs mais ce n’est qu’un jour par an et c’est peu. Il est vrai aussi que les clubs professionnels n’ont pas forcément le temps de s’occuper d’arbitrage et de lois du jeu car ils ont d’autres préoccupations.
Arriviez-vous à prendre de la distance lorsque vous faisiez des erreurs d’arbitrage ?
Quand on est arbitre, à n’importe quel niveau que ce soit, c’est qu’on est « épris de justice ». Nous sommes là pour que tout se passe bien et ne pas faire d’erreurs. Si nous en faisons une et qu’elle influence le résultat final, nous n’avons pas besoin de la presse pour être malheureux. Tout prend encore plus d’impact si cela touche à un club fortement médiatisé. Dans les cas extrêmes il y a des menaces des supporters. A titre personnel, je passais une mauvaise nuit sans dormir. La force d’un arbitre de haut niveau réside dans sa faculté à faire le vide au bout de deux trois jours. Je pense que n’importe quel arbitre de niveau Ligue 2 ou National a la capacité « technique » d’arbitrer un match de Ligue 1. La différence se fait au niveau du mental et à la capacité d’enchaîner les performances, semaine après semaine.
Tout à fait. Au sens général, l’arbitre est un sportif au même titre que le joueur. Il a les mêmes impératifs d’entrainement, d’hygiène de vie ou les difficultés de résistance à la pression. Les arbitres sont en compétition avec un classement de montée et descente à la fin de la saison. Le joueur, lui, peut être remplacé au bout de cinq minutes de jeu s’il fait une grosse tuile, ce qui n’est pas le cas de l’arbitre. En ce sens, les exigences mentales sont encore plus fortes. Sur le plan physique, des jeunes arbitres qui arrivent au haut niveau comme Nicolas Rainville, Clément Turpin ou Benoit Bastien seraient aussi bons voire meilleurs que la moyenne des joueurs s’ils devaient faire des tests physiques dans les clubs pros.
On parle d’indemnités proches de 2700 € par match de Ligue 1 et jusqu’à 45 000€ pour une finale de Coupe du Monde. Est-ce que ces chiffres sont bons ?
Je peux juste valider les chiffres relatifs à la Ligue 1 car ce sont ceux que je connais. Pour le reste, je suis désolé mais je n’ai pas eu la chance d’arbitrer une finale de Coupe du Monde donc je ne peux pas vous dire. Mais il faut prendre aussi en compte les 4 ou 5 entrainements par semaine, le travail qu’ils effectuent dans leur ligue, les stages sur Paris ou la gestion de leurs déplacements ainsi que les sacrifices professionnels et familiaux qu’ils sont amenés à faire. Tout ceci, selon moi, justifie ces émoluments. Ce sont les rémunérations des arbitres professionnels mais ces mêmes arbitres mettent de nombreuses années avant de devenir professionnel.
Ce sont quasiment les mêmes contraintes qu’un joueur mais pas les mêmes revenus…
Ce qui est tout à fait normal, car on a tous à conscience que les spectateurs viennent aux matches pour voir les joueurs, ce sont eux les vedettes, et non les arbitres ! En ce sens, les rémunérations sont justifiées. Ce n’est pas grand-chose si l’on compare nos salaires à ceux des joueurs mais c’est confortable comparé au commun des mortels. Le plus important est que les arbitres gagnent suffisamment pour se consacrer convenablement à leur profession. Enfin, précisons qu’en cas de rétrogradation en fin de saison, les revenus sont quasiment divisés par deux. Il y a 21 arbitres de Ligue 1 sur environ 26 000 en France.
Est-ce que système de montée et descente peut devenir obsédant à l’instar d’un cuisinier qui ne veut pas perdre son étoile ?
De mon point de vue, et je pense qu’il résume celui du corps arbitral en général : Non ! Un joueur ne pense pas tout de suite à sa prime de match lorsqu’il marque un but. Pour nous c’est pareil. Quand je rentrais sur un terrain, j’avais plaisir à rentrer avec les joueurs et m’imprégner de l’ambiance. C’était avant tout une passion et un plaisir. Je ne pense pas une seule seconde que cela puisse ne pas être le cas pour mes collègues.
Voir également notre interview de Philippe MALIGE (Décembre 2014)
vendredi, décembre 26, 2014
AC ARLES-AVIGNON : Quand Philippe MALIGE... fait des prodiges !!!
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans AC ARLES-AVIGNON, COMMUNICATION, ÉDUCATION, FAIR-PLAY, FOOTBALL, LIGUE 2, Philippe MALIGE, RESPECT
Qu'est-ce qui t'est arrivé ce week-end ?
- J'ai pris un carton rouge direct après une altercation avec un gars. J'ai voulu séparer mon coéquipier d'un adversaire et c'est parti en bagarre générale. On menait 2-0 avant mon exclusion et on a fini à 2-2.
- Et t'as pris 4 matchs de suspension ! Tu as pénalisé ton équipe dimanche et tu t'es pénalisé toi-même puisque tu ne joueras pas pendant un mois. »
Sensibiliser, expliquer et mettre en garde : pour faire passer soin message, Philippe MALIGE déploie des trésors de communication |
« Si tu ne peux pas maîtriser tes nerfs, n'y va pas ! Quand il y a un attroupement, l'arbitre a pour consigne d'avertir un joueur de chaque équipe. Tu dois sentir ce genre de choses, surtout si tu as un tempérament bouillant. Il faut choisir entre avoir raison et gagner. Quitte à prendre sur soi lors d'une injustice.»
C'est le premier carton rouge d' Anthony cette saison. Le défenseur central est tout de même allé s'excuser auprès de l'homme en noir au coup de sifflet final. Une très bonne initiative car, en pros comme chez les jeunes, cela peut amoindrir la sanction si l'arbitre le stipule dans son rapport. «Je ne suis pas là pour atteindre un objectif de zéro carton par rencontre, détaille Philippe Malige. D'abord, le jeu appelle les fautes, ensuite l'erreur est humaine. En revanche, nous essayons d'éliminer toutes les sanctions inutiles liées à l'énervement, aux contestations. »
Voile et club voyou
C'est justement ce constat qui a donné des idées à Jean-Jacques Salager. Le président de la SASP, horripilé par certaines attitudes, a choisi de prendre le problème à bras-le-corps, Je suis issu du milieu de la voile et j'y ai vu des choses fabuleuses, se souvient l'ancien chef d'entreprise. Quand quelqu'un se déroute en pleine régate pour aider un copain, c'est difficile de trouver plus solidaire. J'ai toujours voulu que le foot s'en inspire et en finisse avec les mauvais comportements. Je ne supporte plus l'ambiance délétère dans les stades. »En fin de saison dernière, l'idée de recruter Philippe Malige germe dans son esprit. Les deux hommes sont originaires de Nîmes et partage la même conception du sport. « Lorsque le président m'a contacté, je n'ai pas réfléchi longtemps parce qu'on a les mêmes valeurs éthiques, précise l'ex-homme en noir. Un sportif doit pouvoir se régaler en respectant un cadre défini avec des règles, des adversaires et une morale. J'ai été confronté à la violence en tant qu'arbitre professionnel et aussi en tant que père, car mon fils pratique le foot. Je me suis rendu compte du comportement de certains parents et éducateurs. » Sur ce point, les choses ont changé à Arles-Avignon car le boss arlésien n'a pas hésité à renvoyer certains joueurs. dirigeants ou techniciens coupables de débordements dans le passé. Pas question pour I'ACA d'hériter d'une étiquette de "club voyou".
En faire des hommes
Des valeurs transmises à tous les jeunes du club, de 6 à 19 ans. « On apprend à être plus tolérant envers les arbitres, à respecter leurs décisions», explique Yanis. « On râle parfois un peu, parce qu'on a tout le temps envie de gagner,mais on s'est tous amélioré dans notre attitude», poursuit David. « Par exemple, quand on entend des grossièretés de la part d'un adversaire, on ne répond plus, on passe à autre chose.» enchaîne Idriss.Coordinateur sportif, Fabrice Bertone est justement chargé de transmettre au quotidien ce discours présidentiel dans les différents arcanes du club. «Au-delà de mon rôle, il y a un travail d'éthique qui est pour moi une base fondamentale sur le long terme, plaide cet ancien dirigeant du Red Star, revenu dans son club de cœur, cet été. L'arbitre est un élément essentiel et incontournable, car garant de notre jeu. La gagne oui, mais dans l'esprit des règles.» Un message rapidement reçu et appliqué par les éducateurs, Marc Canton en tête. « Ce challenge du fair play a boosté tout le monde chez nous : dirigeants, formateurs, joueurs et même les parents. Arles se trouve déjà parmi les équipes les mieux notées par la Ligue Méditerranée, mais on veut aller plus loin avec ces garçons. Avant d'en faire des footballeurs, on veut en faire des hommes. Aujourd'hui, quand on ouvre un journal, on baigne dans la triche, que ce soit dans le foot ou la politique. Or, on peut être compétent en respectant les règles. »
Cantona et mimétisme
En interne, un système de récompenses - plutôt que de sanctions - a été mis en place pour le meilleur élève de chacune des 27 équipes, désigné par son éducateur. Sont pris en compte notamment : l'attitude sur le terrain et en dehors, le comportement vis-à-vis des entraîneurs et des membres du club, le dynamisme et le respect des horaires. Chaque mois, l'ACA organise un repas géant avec remise des prix pour les gamins.Des valeurs pas toujours faciles à imposer dans un milieu où les joueurs professionnels sont pris pour modèles et où seul le résultat compte. Une anecdote en témoigne. En 1991, Cantona jette un ballon sur un arbitre lors d'un Nîmes-Saint-Etienne. Une semaine plus tard, Philippe Malige est victime du même traitement lors d'un match amateur. Pur mimétisme. L'idée de l'AC Arles-Avignon est donc d'inverser cette tendance en sensibilisant les joueurs dès leur plus jeune âge. Pour en faire de futurs pros exemplaires.
Source : ONZE MONDIAL
dimanche, décembre 21, 2014
FFF / DTA - Philippe MALIGE : "L'arbitre doit expliquer.... c'est primordial"
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans ACTUALITÉS, DTA, FOOTBALL, INTERVIEW, L’ÉQUIPE, LIGUE 1, Philippe MALIGE
Philippe Malige est aujourd'hui observateur à la DTA. (L'Equipe) |
Ancien arbitre de L1, Philippe Malige officie depuis un an à la DTA, en tant qu'observateur. Il nous livre son regard sur les rapports entre joueurs et arbitres.
«Un arbitre peut-il revenir sur sa décision, sous la pression des joueurs?
Moi, j’ai eu un cas particulier. C’était lors d’un match entre l’OM et Auxerre (en décembre 2009). J’avais mis un carton rouge à Baky Koné qui, à l’époque, jouait à Marseille. Je pensais qu’il avait mis un coup de coude à Birsa, mais la réaction des joueurs a été tellement disproportionnée que ça m’a mis le doute. Comme c’était peu de temps après la main de Thierry Henry face à l’Irlande et, qu’à l’époque, les observateurs disaient que l’arbitre aurait dû lui demander s’il avait oui ou non commis une main, j’ai eu le réflexe de poser la question à Birsa, qui m’a dit: "Non, non, il ne l’a pas fait exprès." C’était un cas particulier… Réglementairement, un arbitre peut revenir sur sa décision tant que le jeu n’a pas repris, mais c’est très rare.
«On ne peut pas passer notre temps à argumenter»Comment réagit-on quand il y a un attroupement de joueurs autour de soi? Est-ce impressionnant?
Impressionnant, non. Malheureusement, on est habitué à ce genre de situation. Il faut avoir le caractère et la personnalité pour gérer le problème.
Un arbitre doit-il expliquer ses décisions aux joueurs?
Je trouve que c’est primordial. C’est ce qu’attendent les joueurs. Après, on ne peut pas non plus passer notre temps à argumenter. Mais vous vous rendez quand même compte qu’il y a plus de compréhension des joueurs avec les arbitres qui ont une propension à discuter. La décision est plus facilement acceptée.
Pourquoi tous ne le font pas?
La communication, c’est en fonction du tempérament et du caractère de l’arbitre. On conseille, à la DTA, de discuter, mais certains sont plus doués que d’autres pour le faire. C’est difficile de faire changer une personnalité, mais ça vaut aussi pour les joueurs. Il est plus facile de discuter avec certains que d’autres.
Après une décision litigieuse, un arbitre peut-il cogiter, à la manière d’un joueur qui aurait manqué une occasion?
Déjà, on ne s’aperçoit pas qu’on s’est trompé dans l’immédiat. On le sait à la fin du match à travers les images ou si notre observateur vient nous le dire. Après, oui, on peut cogiter…
Inconsciemment ou consciemment, peut-il y avoir une forme de compensation après une décision douteuse?
Inconsciemment, je ne peux pas dire que ça n’existe pas. Mais consciemment, non. J’ai pour habitude de dire que les erreurs ne s’annulent pas, elles s’additionnent. Ce n’est pas le but de l’arbitrage. Moi, la compensation, je n’aime pas ce mot et je ne l’emploie pas.»
mardi, novembre 25, 2014
Philippe MALIGE : Un observateur au coeur de la LIGUE 1...
Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans DTA, FFF, INTERVIEW, LFP, LIGUE 1, LIGUE 2, OBSERVATEUR, Philippe MALIGE
- Pouvez-vous en quelques mots, nous parler de vous ?
Je suis né à Nîmes le 13 mars 1967, ville où je réside toujours.
Fils d’arbitre de district, j’ai arbitré pendant 30 ans, dont 11 au niveau professionnel (3 en L2, 8 en L1). J’ai donné mon dernier coup de sifflet « officiel » le 18 mai 2012 lors de la rencontre de Ligue 2 Istres-Bastia (Il m’arrive encore de diriger des rencontres caritatives).
Après une année « sabbatique », je suis devenu observateur d’arbitres en Ligue 1 la saison dernière.
J’ai fait partie d’une génération qui a vécu la transition vers l’arbitrage « professionnel » ce qui a nécessité une adaptation à de nouvelles exigences en termes de préparation, technique et physique.
En effet, l’arbitre « moderne » peut et doit être considéré comme un sportif de haut niveau, les nombreux stages organisés durant la saison, le suivi athlétique et médical mis en place en sont la preuve.
- Vous êtes aujourd'hui Observateur pour la DTA. Quelle est exactement votre mission lors de vos déplacements sur les stades de l'Hexagone ?
Comme mes 12 autres collègues qui observent en Ligue 1, je suis chargé d’évaluer la performance des 21 arbitres Fédéraux 1 à partir de critères définis par la DTA : qualités athlétiques, compétences techniques, personnalité et management (ce dernier critère étant, à mes yeux le plus important) mais aussi des arbitres-assistants.
Depuis cette saison, la DTA a doté ses observateurs (L1, L2 et National) d’une tablette tactile destinée à répertorier les différentes actions (avantages, semelles, mains, hors-jeu, etc.). Ces données, associées aux images correspondantes seront ensuite traitées et utilisées pour l’amélioration de la performance des arbitres d’élite.
A l’issue de la rencontre, j’effectue un débriefing dans les vestiaires avec l’équipe arbitrale, puis, une fois chez moi, j’établis un rapport qui sera communiqué à l’intéressé et qui reprend les remarques faites dans les vestiaires.
Enfin, j’établis mon propre classement des arbitres (l’arbitre classé premier a 21 points, le dernier, 1 point). En fin de saison, la DTA cumulera les classements de tous les observateurs pour établir le classement général.
- Dans le cadre de votre mission d'Observateur, vous arrive-t-il vous aussi de "DOUTER" de votre propre jugement et comment faites-vous pour trouver votre VÉRITÉ ?
Bien sur, sur des certains faits de jeu, il m’arrive de douter du bien fondé de la décision (ou non décision) de l’arbitre ou d’un arbitre-assistant.
Je consulte alors les images (soit sur place, soit chez moi) pour me faire une opinion. Il est en effet essentiel que le rapport reflète avec exactitude ce qu’il s’est passé sur le terrain.
- Certains collègues ont été mis sous le feu des médias depuis le début de saison (souvent à tort et de manière plutôt violente). En tant qu'observateur, comment appréhendez-vous vos contrôles sur ces collègues pointés du doigt par la presse ?
J’aborde toutes mes observations de la même manière, sans a priori. Je viens pour apprécier une performance et les évènements ultérieurs ne doivent pas rentrer dans ma réflexion.
- Pensez-vous qu'il faille avoir été obligatoirement ARBITRE DE LIGUE 1 pour pouvoir observer les arbitres de l'Elite ?
Si on se place uniquement au niveau « technique » : pas forcément, un ancien arbitre d’un niveau inférieur pourrait faire un excellent observateur.
Mais avoir évolué dans des stades pleins, avoir ressenti la pression du public, des médias, avoir vécu certaines situations de tension est indiscutablement un plus dans l’appréciation d’une prestation d’un arbitre de Ligue 1, notamment pour apprécier sa capacité de résistance à la pression, sa façon de gérer les personnalités, les conflits.
- Au handball, par exemple, les observateurs de l'Elite ne sont pas tous d'anciens arbitres de haut niveau et certains sont des techniciens du handball. Trouvez-vous les arbitres de football trop éloignés des préoccupations des entraîneurs et techniciens, et si oui quelles sont selon vous les solutions envisagées pour y remédier ?
Non, bien au contraire ! Les préoccupations des uns et des autres sont très proches au contraire !
Que demande la DTA à ses arbitres ?
De protéger l’intégrité physique des joueurs, d’être des facilitateurs de jeu en laissant jouer au maximum, le tout, sans influencer le résultat du match.
Les techniciens n’attendent pas autre chose...
Par ailleurs, de plus en plus d’actions sont mises en place par la DTA pour favoriser les contacts, les échanges et la communication avec les autres acteurs du terrain (visites dans les clubs professionnel du Directeur Technique de l’Arbitrage, d’arbitres de haut niveau, etc.)
Une meilleure connaissance de l’ « autre » facilite la compréhension et l’acceptation des éventuelles erreurs.
- Que pensez-vous de l'apport de la vidéo dans la fonction d'arbitre et pourquoi pas d'observateur ?
La question de l’ « arbitrage vidéo » n’est pas d’actualité puisque les instances internationales n’y sont pas favorables.
Concernant l’usage de la vidéo « a posteriori », il faut savoir que les arbitres ont maintenant la possibilité et même le devoir, après consultation des images du match, de faire un rapport complémentaire, s’ils considèrent avoir fait une erreur de jugement. C’est ce qu’a fait récemment Clément TURPIN après le « Classico ». Cette démarche courageuse (il n’est jamais facile de reconnaître que l’on s’est trompé) a permis de rétablir la justice sportive.
Enfin, et comme je l’ai dit plus haut, les observateurs peuvent se servir des images sur certaines actions importantes afin de se forger leur opinion et établir un rapport conforme à la réalité du terrain.
Non, un grand merci à vous Monsieur MALIGE pour cet interview accordée à notre blog. La clarté de vos réponses et le sens du partage de votre expérience amèneront sans soute de nouvelles personnes à mieux respecter les arbitres et favorisera le renouveau de l'arbitrage français... Encore un grand merci et une très bonne reconversion dans votre rôle d'observateur national.
La rédaction d'ARBITREZ-VOUS - Le 25/11/2014