Derniers en P3A avec zéro point, les Tcheriots Carlsbourg ont touché le fond vendredi contre Tenneville. L’arbitre a dû arrêter le match.
Les joueurs de Carlsbourg ont peut-être réalisé une bonne affaire, vendredi soir, en décidant de quitter le terrain à quinze minutes du terme. Menés 0-10 par Tenneville, ils verront peut-être le score se transformer en tarif de forfait, 0-5. Tout bénef pour leur goal-average.
Bon, trêve de plaisanterie et retour sur ce match totalement folklorique entre les Tcheriots de Carlsbourg et Action 22 Tenneville B. Une affiche qui n’avait rien d’un sommet, puisqu’elle opposait les deux derniers de P3 série A. Pas d’enjeu, pas de rivalité spécifique entre les deux équipes… A priori, ce match n’aurait jamais dû faire parler de lui.
Mais voilà, le duel a tourné au vinaigre en deuxième période. Le portier tennevillois, Maximilien François, témoigne: «On a senti d’entrée de jeu qu’un ou deux joueurs de Carlsbourg étaient sur les nerfs. L’arbitre en a sorti un, sur carte jaune (Jean-Louis Arnould, NDLR), en début de deuxième période. Dans la foulée, un autre joueur de Carlsbourg a descendu un de mes coéquipiers qui partait au but, par l’arrière. Là, c’est parti en sucette. Plusieurs joueurs de Carlsbourg, les plus raisonnables, ont bien compris qu’il était préférable d’arrêter les frais. Ils sont rentrés au vestiaire et n’ont laissé d’autre choix à l’arbitre que d’arrêter le match.»
Éric Bodet, l’auteur de l’ultime faute du match, celle de trop, a donc fait honneur à sa réputation. Celle d’un joueur qui n’hésite jamais à rentrer dans le lard, comme il le claironnait en avril 2013 déjà: «Il existe deux types de joueurs. Ceux qui mettent le pied et ceux qui le retirent. Moi, je le mets. Disons que je joue au minifoot comme je joue au foot. Quand un petit malin de 17 ans se prend pour Ronaldinho devant moi qui en ai 32 (34 aujourd’hui), il passera peut-être une fois. Pas deux. Et plus les années passent, plus je mets le pied.»
«J’ai quitté le terrain pour ne pas qu’il y ait de blessés»
Au milieu de la foire d’empoigne, un homme pacifique: Arnaud Jacob. Le jeune joueur de Carlsbourg a bien tenté de calmer ses coéquipiers les plus chauds. Sans succès. «Après la faute d’Éric (Bodet), l’arbitre (Michel Bertrand, NDLR) ne savait plus où donner de la tête, confie-t-il. À ma grande surprise, il a même adressé une carte jaune à un garçon de Tenneville (Aury Huberty, NDLR) qui lui demandait, à juste titre, d’arrêter la boucherie. Éric Bodet, qui avait reçu un coup un peu plus tôt, était chaud comme la braise. Et sans doute un peu frustré par le résultat. Si on avait continué le match, il y aurait peut-être eu des blessés. Je ne voulais pas qu’on en arrive là. Du coup, avec d’autres joueurs de l’équipe, nous avons préféré quitter le terrain. L’arbitre a, du coup, été obligé d’arrêter la rencontre.»
«Je rappellerai à mes coéquipiers les règles du minifoot»
Reste à voir, désormais, si le matricule 3003 va survivre à cet épisode. Arnaud Jacob, qui se démène comme un beau diable pour que son club ne soit pas rayé de la carte, a convoqué une réunion exceptionnelle ce jeudi. «Je suis dégoûté, confesse ce jeune garçon de 22 ans. Je me casse la tête chaque semaine pour essayer d’avoir cinq joueurs le vendredi, mais si c’est pour se faire remarquer de la sorte et ne plus prendre de plaisir sur le terrain, autant arrêter les frais. On va droit dans le mur. Une prise de conscience s’impose. Je profiterai de la réunion pour rappeler à tout le monde les règles du minifoot. Certains ont visiblement oublié que les contacts étaient interdits…»
Source : L'avenir