Publié le 09/03/2016 - Dans le football comme dans le rugby à XIII, on n’a pas le même maillot, mais on à les mêmes tracas. L’arbitre y est devenu denrée rare, du fait du manque d’accompagnement et de passion .
La configuration des deux sports est différente, mais on y constate sensiblement les mêmes carences en termes de dispositifs arbitraux. Le rugby à XIII est un sport très largement amateur, où l’argent ne coule pas à flots. Et même dans l’Aude, où sa place est plus grande qu’ailleurs dans les cœurs, les structures et les volontaires potentiels manquent à l’appel. La faute, selon les arbitres eux-mêmes, à un manque de considération pour cette fonction, sur le plan financier comme moral. Les “hommes en noir” de la planète football sont mieux indemnisés , et les effectifs arbitraux plus étoffés, grâce aux dispositions réglementaires des districts, qui obligent les clubs à se doter d’un certain nombre d’arbitres et de les mettre à disposition. Mais ici aussi, le respect de la fonction est mis à mal.
L’arbitre est devenu le bouc émissaire idéal des aléas sportifs, au point de n’attirer plus qu’un “mercenariat” qui supplante les vocations nobles d’antan. Car, oui, prendre le sifflet peut encore devenir une passion....
Dans le football comme dans le rugby à XIII, on n’a pas le même maillot, mais on à les mêmes tracas. L’arbitre y est devenu denrée rare, du fait du manque d’accompagnement et de passion.
La configuration des deux sports est différente, mais on y constate sensiblement les mêmes carences en termes de dispositifs arbitraux.
Le rugby à XIII est un sport très largement amateur, où l’argent ne coule pas à flots. Et même dans l’Aude, où sa place est plus grande qu’ailleurs dans les cœurs, les structures et les volontaires potentiels manquent à l’appel. La faute, selon les arbitres eux-mêmes, à un manque de considération pour cette fonction, sur le plan financier comme moral.
Les “hommes en noir” de la planète football sont mieux indemnisés, et les effectifs arbitraux plus étoffés, grâce aux dispositions réglementaires des districts, qui obligent les clubs à se doter d’un certain nombre d’arbitres et de les mettre à disposition. Mais ici aussi, le respect de la fonction est mis à mal. L’arbitre est devenu le bouc émissaire idéal des aléas sportifs, au point de n’attirer plus qu’un “mercenariat” qui supplante les vocations nobles d’antan. Car, oui, prendre le sifflet peut encore devenir une passion. Zoom sur un métier sous tensions.
Rugby à XIII : le chef des arbitres audois à la recherche des vocations perdues.
Un homme sillonne depuis plusieurs années les routes et les terrains du département, à la recherche de jeunes volontaires. Richard Frileux, responsable des arbitres de l’Aude et lui-même arbitre depuis 1993 jusqu’au niveau international - il était au sifflet pour le quart de finale Angleterre-Irlande à la coupe du Monde 2004 - consacre aujourd’hui tout son temps à la transmission de sa passion.
« Au début ils se régalent, mais au bout d’un moment, ils en ont marre »
Chaque mois, il réunit la quinzaine d’arbitres audois - « une bande de copains avant tout » - au club house du stade du Moulin de Lézignan pour des réunions d’information et de perfectionnement à la pratique arbitrale. On y croise surtout des joueurs ou anciens joueurs, viscéralement attachés à leur sport. Benjamin Casty, frère du Dragon Catalan Rémi Casty, en fait partie. Financièrement, celui qui exerce en Élite 1 estime qu’il « n’a pas à se plaindre. » Mais lui représente « le haut de la pyramide ». Le problème, selon Richard Frileux, vient des divisions inférieures, qui connaissent un déficit criant d’arbitres : « Ce qui nous manque principalement, ce sont des jeunes bénévoles. La plupart du temps, ils jouent et sont à l’école à côté. Donc on n’arrive pas à trouver du temps pour les entraîner. À une époque, on avait 15 garçons tous les mercredis. » Une époque aujourd’hui révolue…
En fait, les arbitres du XIII ont besoin de tout : de temps, mais aussi de matériel, de terrains, de salles de réunion disponibles, et, surtout, d’argent. Car qui dit coup de sifflet dit coup de pouce financier : « Je me bats pour avoir des financements pour les jeunes, plaide Richard Frileux. Ils sont là, pendant six mois ils se régalent, mais au bout d’un moment ils en ont marre », souffle-t-il. Le montant du forfait a été coupé en deux en quelques années, au point d’être insuffisant pour motiver d’éventuels candidats. Même si le responsable reconnaît que l’argent « ne doit pas être le moteur, car tout ça ne peut fonctionner que sur le bénévolat », il aimerait que les instances l’aident à élargir “sa” famille. Car, estime-t-il, « sur le plan des relations humaines, arbitrer c’est énorme. »
Un homme sillonne depuis plusieurs années les routes et les terrains du département, à la recherche de jeunes volontaires. Richard Frileux, responsable des arbitres de l’Aude et lui-même arbitre depuis 1993 jusqu’au niveau international - il était au sifflet pour le quart de finale Angleterre-Irlande à la coupe du Monde 2004 - consacre aujourd’hui tout son temps à la transmission de sa passion.
Chaque mois, il réunit la quinzaine d’arbitres audois - "une bande de copains avant tout" - au club house du stade du Moulin de Lézignan pour des réunions d’information et de perfectionnement à la pratique arbitrale. On y croise surtout des joueurs ou anciens joueurs, viscéralement attachés à leur sport. Benjamin Casty, frère du Dragon Catalan Rémi Casty, en fait partie. Financièrement, celui qui exerce en Élite 1 estime qu’il "n’a pas à se plaindre." Mais lui représente "le haut de la pyramide".
Le problème, selon Richard Frileux, vient des divisions inférieures, qui connaissent un déficit criant d’arbitres : "Ce qui nous manque principalement, ce sont des jeunes bénévoles. La plupart du temps, ils jouent et sont à l’école à côté. Donc on n’arrive pas à trouver du temps pour les entraîner. À une époque, on avait 15 garçons tous les mercredis." Une époque aujourd’hui révolue…
En fait, les arbitres du XIII ont besoin de tout : de temps, mais aussi de matériel, de terrains, de salles de réunion disponibles, et, surtout, d’argent. Car qui dit coup de sifflet dit coup de pouce financier : "Je me bats pour avoir des financements pour les jeunes, plaide Richard Frileux. Ils sont là, pendant six mois ils se régalent, mais au bout d’un moment ils en ont marre", souffle-t-il.
Le montant du forfait a été coupé en deux en quelques années, au point d’être insuffisant pour motiver d’éventuels candidats. Même si le responsable reconnaît que l’argent "ne doit pas être le moteur, car tout ça ne peut fonctionner que sur le bénévolat", il aimerait que les instances l’aident à élargir “sa” famille. Car, estime-t-il, "sur le plan des relations humaines, arbitrer c’est énorme."
Football : en manque de formation et d’estime, l’arbitre est mal aimé.
Mauvais temps pour les hommes en noir du ballon rond. À l’aube de l’assemblée générale de l’Union nationale des arbitres français (Unaf) de l’Aude, Jean-Pierre Zamo, son président, tempête contre la mésestime dont souffre sa corporation. Et tout le monde en prend pour son grade : "Chaque année, on subit une perte de nos jeunes éléments. Beaucoup d’entre eux sont dégoûtés par le comportement des dirigeants, des parents ou des joueurs", rouspète-t-il.
Premier grief : la dégradation du comportement vis-à-vis des arbitres. Une multiplication de faits de violences, d’insultes et de menaces de mort qui ont conduit ces derniers à multiplier les plaintes et à renforcer leurs liens avec les parquets. "Un arbitre peut se tromper, surtout lorsqu’il est jeune, souffle le président de l’Unaf. Mais au premier match, on lui demande d’être parfait. Je ne vais pas sur le terrain tous les dimanches, malgré ma passion, pour avoir des représailles".
Un phénomène que Jean-Pierre Zamo met sur le compte de la "championnite", et ce quel que soit le niveau de compétition. "Les gens n’admettent pas que les décisions n’aillent pas dans leur sens. Tout est toujours la faute de l’arbitre." Dès lors, le candidat à sa propre réélection veut faire de la défense des arbitres son premier cheval de bataille. "On essaie de faire en sorte que tous les arbitres adhèrent à l’association, ne serait-ce que pour bénéficier de la défense juridique gratuite".
Pourtant, les règlements de la fédération et du district de football obligent les clubs à désigner un certain nombre d’arbitres en leur sein, de manière à assurer “l’armée de réserve” nécessaire. Mais, là aussi, les motifs d’insatisfaction ne manquent pas pour Jean-Pierre Zamo.
Pêle-mêle, il regrette le temps insuffisant de formation et la perte de la "fibre" des arbitres, ainsi que le manque d’implication des clubs. "Ce qui m’intéresserait, c’est que les clubs prennent conscience de l’importance de leurs arbitres, les suivent et les connaissent." De quoi donner du grain à moudre pour son prochain mandat…
Données clés de l’arbitrage audois
Rugby à XIII : un nombre très faible d’arbitres. Tous niveaux confondus, le nombre d’arbitres ne dépasse pas dans le département la quinzaine de bénévoles.
Arbitrer en Élite 1 rapporte 175 € par match. Dans les divisions plus basses, le montant du forfait atteint difficilement quelques dizaines d’euros.
Médaille de bronze pour Benjamin Casty. L’arbitre d’Élite 1 et 2 a été récompensé par l’Association française du corps arbitral multisport (Afcam) pour le rugby à XIII.
170 adhérents à l’Unaf. Le district de l’Aude est celui où le nombre d’adhérents est le plus important, au regard du nombre d’arbitres. Seuls 17 Audois ne sont pas adhérents.
21 dossiers ont été traités en commission de discipline cette saison.
Foot : des indemnités avantageuses. Le forfait proposé dans l’Aude va de 45 € à plus de 80 € par match arbitré, selon le niveau.
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